Extrait du journal

Tel qu’il est, avec toutes ses lacunes, le Pacte offrait mieux au Conseil que le recours à l’article 11, c’est-à-dire à la procédure de conciliation. Ne disons pas qu’à l’origine le Conseil a eu tort de recourir à cette méthode ; disons même qu’elle paraissait en premier lieu bien préférable pour régler une affaire compliquée par une série d’éléments dont nous avons indiqué les principaux. Mais l’erreur a été de vouloir s’y tenir dès que la démonstration a été faite de la mauvaise foi dont est animée l’une des parties. La procédure de l’article 11, avec l’unanimité qu’elle exige, — les parties comprises — n’a servi qu’à fournir au Japon des prétextes répétés à attitudes dilatoires ; elle ne l’a empêché ni de développer sa mainmise en Mandchourie, ni de porter la guerre à Shanghaï. L’impuissance de la conciliation étant démontrée par l’expérience, le Conseil n’avait-il point d’autres moyens d’agir, sans que la Chine ait eu à invoquer l’article 15 ? On a trop oublié les articles 12 et 13 du Pacte par lesquels les pays s’engagent, en cas de différend susceptible d’entraîner une rupture, à le soumettre soit à l’arbitrage, soit à un règlement judiciaire, soit à l’examen du Conseil....