Extrait du journal

Ce que ces mas sieurs ne comprennent pas ou font semblant de ne pas comprendre, c’est que toutes les maladies sociales, y compris la grève, sont le plus sûrement du monde guérissables, sans qu'il soit besoin de les faire disparaître violemment, par un brutal coup de force. Quand de braves gens se mettent en grève, ce n’est pas évidemment pour le plaisir de danser devant le buffet. Ils ne s’y résignent qu’après s’être longtemps débattu dans la misère ou dans cet intolérable état de gêne qui l'avoisine de si près. Le mieux serait de les empêcher d v recourir en ne prélevant pas de scandaleux dividendes sur leur labeur de tous les jours. Le mieux aussi, quand la grève a éclaté et qu’on veut la voir cesser, ce serait de consentir à la baisse des dividendes plutôt que d’éterniser mrn'Bituatkm pleine'de périls. Mais «Met donc dire aux actionnaires qu’ils palpent des bénéfices évidemment exagérés et que le devoir consiste pour eux à en accepter la diminution 1 C’est comme si on leur demandait de s’immoler de leurs propres mains. A les entendre, ce sont eux tout seuls qui ont le droit de se plaindre. Pas besoin de les pousser beaucoup pour qu’ils se posent devant vous en victimes des travailleurs. Ce serait à verser un pleur sur leur infortune, si on avait des larmes de reste....