Extrait du journal

Mais si* l’on peut, dans cette œuvre collective, chercher un homme qui ait exercé l’action décisive, elle appartient incontestablement au chef du gouvernement qui, le premier, a osé proposer aux Chambres de déchirer le Concordat. On peut dire que du jour où il a pris cette initiative, la séparation était faite. Elle n’avait été retardée, jusqu'ici, que par l’opposition constante de tous les ministères qui se sont succédé. Du jour dù il s’est trouvé, à la tête des affaires, un homme politique assez fidèle aux doctrines du parti pour la proposer, l’œuvre était accomplie. Le ministère qui a suivi, malgré les sympathies qu’il avait à Droite, n’a pas osé, et ne pouvait pas oser renier cette partie de la succession. Il serait tombé aussitôt, s'il avait essayé de le faire. Et le mouvement de l’opinion était tel, que non seulement il y a eu, dès le début, une majorité énorme pour la réforme, mais que beaucoup de ceux mêmes qui ont essayé de la combattre, dans le voisinage de M. Ribot, ont dû s’y rallier pour ne pas tuer toutes leurs chances de réélection....