Extrait du journal

Pour réussir son ministère de gauche, il eût fallu que M. Painlevé pût procéder très vite, s’assurer d’abord certains concours modérés pour garnir ensuite sa combinaison avec les hommes qu’il eût trouvés (peut-être même trop nombreux !) dans nos rangs. Par malheur, l’obligation où il s’est vu de reprendre contact avec M. Tardieu et avec M. Laval l’a perdu. M. Laval, qui devait, plus tard, se contenter du ministère du Travail, voulait rester aux Affaires Etrangères ou à l’Intérieur. Combinaison impossible puisque M. Painlevé avait demandé et obtenu la collaboration de M. Paul-boncour, puisqu’il se réservait à lui-même la place Beauvau. Il y eut là de belles heures perdues. Après ce retard, notre ami était condamné à mort. Quand il rechercha des modérés, il trouva toutes portes closes. Le syndicat de la majorité avait pris ses précautions. Et M. Painlevé n’eut d’autre ressource que d’aller, au petit jour, à l’heure des exécutions capitales, remettre son mandat au président de la République....