Extrait du journal

BULLETIN PARLEMENTAIRE Paris, le 13 février. Après an bien inutile intermède sur l’affaire Humbert, la Chambre a repris le débat sur la question des bouilleurs de cm. La bataille a encore été rude. Nous avons encore une fois succombé, mais à quelques voix seulement ; nous en sommes arrivés au paragraphe de la loi de finances qui veut imposer aux bouil leurs de eru la déclaration préalable et des vi sites domiciliaires. M. Poincaré a fort éloquemment montré les graves inconvénients de cette inquisition des employés de la régie dans le domicile privé des cultivateurs. Sans doute, grâce à notre énergique opposition, nous avons pu obtenir du ministre des finances celte importante con cession que les propriétaires de moins d’un hectare de vigne ou ceux qui récoltent les fruits de moins de cinquante arbres fruitiers seront exempts de la déclaration, de la prise en charge et de la vérification, mais cette conces sion sera encore bien insuffisante, puisque quantité de viticulteurs, propriétaires d'un sol appauvri, sons prétexte qu’ils possèdent un peu plus d’un hectare de vigne, vont se trou ver soumis à l’exercice que nous avons si lé gitimement supprimé chez le débitant. II semble que le gouvernement était suffi samment armé, en ayant obtenu de la Chambre la réglementation des alambics, sans encore exiger un redoublement de rigueurs qui, cette fois, s’attaqueront à la personnalité même des bouilleurs de cru. Sous prétexte d’atteindre les fraudeurs, il u’est pas juste de faire pâtir tous les honnêtes gens. Nous aurions donc voulu obtenir la dis jonction, c’est à dire le renvoi aux calendes grecques de ces dispositions. Nous avons été battus à sept voix. C’est I* une défaite qui était bien près de se transformer en victoire ; aussi n’avons-nous pas perdu tout espoir. Avec de la persévérance — et on peut voir que les défenseurs des bouilleurs de eru n'en man quent point, — nous parviendrons bien à at ténuer considérablement les effets de notre dé faite. — G. A....