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Le Petit Troyen, 15 août 1898

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Le Petit Troyen
15 août 1898


Extrait du journal

Comme je passais, un soldat faisait des efforts polir ôter ses bras de sa capote et n’y parvenait pas, tant la capote était raidie. Je pris les manches et je tirai. L’homme n’avait plus qu'un lambeau de chemise sur l’estomac et les bras étaient nus. Il me fit tâter sa capote. On eût dit du linge tordu au lavoir. De grosses pla ques rouges marbraient sc s bras et sa poitrine; il suait dans les cheveux et gre lottait dans le dos. — Le fils à papa n’ira pas loin, me ditil assez mélancoliquement. On avait allumé des feux la nuit, mais ces feux s’étaient éteints faute de bois et les Français avaient vainement crié qu’on les rallumât. Ils avaient voulu so réchauffer en cou rant : on leur avait défendu de courir. Alors ceux qui avaient des sacs les avaient mis par terre l’un contre l’autre, et, trois on quatre hommes, suivant la quantité de sacs, s’étaient douché dessus,...

À propos

Fondé en 1881, Le Petit Troyen s'est d'abord défini comme un petit quotidien républicain radical. Son propriétaire, l'homme politique Gaston Arbouin, assume la direction politique de la feuille jusqu'à sa mort en 1907. Favorable au régime de Vichy, le journal sera interdit en 1944.

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