Extrait du journal

ric III qu’on devait le maintien des épées au fourreau, et qu’elles en sorti raient le jour ou le kronprinz, élevé dans les idées guerrières, arriverait à son tour au trône d’Allemagne, que les peuples se sont peu à peu habitués à considérer comme fatal, à l’échéance do la mort de Frédéric, le déchaîne ment du Kléau de la guerre. Cependant, il y a un espoir pour que l’échéance terrible soit retardée. Le ré gime pacifique que vient d’éprouver l’Allcmagno sous lin prince ennemi ou fatigué de la politique guerrière, a peut être refroidi bien des cerveaux. Le calme delà France,la confiance qu’elle a placée dans sa force, son sang froid hautain sous l’affront, son gouverne ment sincèrement pacifique qui a attiré bien des sympathies européennes, peu vent entrer assez sérieusement en contre poids dans la balance, pour que l’épée de Guillaume ne provoque pas de suite l’attaque. La Russie a changé d’attitu de, l’Italie dans l’humiliation et lahontc que lui fait subir son maître du Nord peut reprendre à cœur la con quête de son indépendance. L’Autriche elle-même, avertie par- l’incident Tisza, peut devenir une alliée peu sûre. Il n’y a pasjusqu’àl’Angleterre qui ait gardé, par amour propre, la tradition de la politique de l’impératrice Victoria. L’Allemagne peut, en un mot, dé plorer sérieusement la perte qu’elle fait par la mort de son souverain, et restera peut-être hésitante à se jeter dans l’in connu, en se lançant dans l’aventure avec un prince qui a hérité de toutes les passions guerrières do son aïeul. Pour la France, qui est préparée de longue date au dénouement fatal qui se prépare, et dont la mort du souve rain pacifique do l’Allemagne fera peutêtre avancer la date, elle n’a qu’à envisager la situation avec le calme, la dignité et la résolution qui furent les vertus et l’héritage de nos aïeux de la Révolution française, dont nous célébrerons peut-être le centenaire à l’écho du canon. Léon Picard....