Extrait du journal

« Les rouges doivent être unis con tre les blancs, » a déclaré dimanche dans un banquet politique, M. Edouard Daladier. « Les rouges contre les blancs... mais pourquoi ? » demande avec une feinte naïveté un organe qui, tout en prêchant l’union des partis, n’a pas négligé une occasion de semer la discussion et la discorde... Pourtant, comme le Journal ne veut pas que sa naïveté puisse être prise 1 pour de l’incompréhension, il admet ! que la menace du fascisme soit à la base i de l’appel de M. Daladier, et il écrit : | « Les conflits de conscience et de j classes étant périmés, il ne restait plus ! grand chose aux partis pour rallumer 1 les incendies dans nos villes et nos champs. Alors, ils ont trouvé le « fas cisme » et voilà la folle dispute qui recommence !.. Pourtant le bon sens de notre peuple devrait faire éclater la profonde stupidité de cette fable du » fascisme » en France. » Sur cette dernière phrase, nous sommes bien d’accord, et nous pensons en effet que le bon sens de notre peuple — il vient de se manifester dans les récentes élections municipales -— montre bien l’inanité des tentatives faites pour instaurer en France une dic tature quelle qu’elle soit . Ce n’est pas dire que des gens ne soient pas prêts à opérer ces tentatives et à profiter des difficultés actuelles pour lancer le pays dans nous ne savons quelle aven ture... Nier qu’ils existent serait mé connaître systématiquement la vérité et même l’évidence. C’est contre eux, c’est contre une politique qui vise à priver le peuple français de libertés pour la conquête et le maintien desquelles il a durement combattu et souffert, qu’est dirigée l’invitation de M. Daladier à la cohé sion des républicains. Il appartient aux « blancs » de la rendre sans objet en renonçant à en tretenir une agitation stérile et dont ils portent, car il ne faut pas renverser les rôles, toute la responsabilité....