Extrait du journal

gyration du Monument des Enfants de l’Aube, disait-il, sera l’expression officielle de l’hom mage que l’armée tout entière rend à la mé moire de ses morts héroïques. » Les artistes qui, à divers titres ont travaillé à l’œuvre, ont droit aussi pour une large part à nos remerciements. La renommée de M. Boucher n'est plus à établir : il est l’auteur du groupe qui couronne ce monument, et pour qu’une sanction officielle confirmât la haute estime du public, le gouvernement lui a dé cerné la croix de la Légion d’honneur. Son collaborateur, M. Briden, ancien com battant de 1870-71 marche sur ses traces et bientôt son nom figurera parmi ceux des grands maîtres. Les bas-reliefs qui décorent la base de la colonne sont dus^au travail com mun de ces deux sculpteurs ; en présence de ce chef-d’œuvre, on ne pourra se défendre d'un vif sentiment d’admiration. Merci pour cette belle et bonne œuvre. Mes sieurs, nous y trouvons le grand art uni au service de la plus noble cause. Vous avez, revêtu d’une forme magnifique,ce que chacun de nous sent vaguement au fond du cœur. Je termine en remerciant tous ceux qui nous ont aidés à mener à bien une entreprise fondée sur la reconnaissance et le patriotisme. Nous n’avons eu qu’un but, consacrer la mé moire de ceux qui, dans une lutte suprènqe et inégale, écrasés par le nombre des ennemis qu’ils ne pouvaient vaincre, ont su, du moins, noblement mourir pour lenr pays. Que leur exemple soit toujours devant nos yeux ; puisse la génération nouvelle, élevée à la rude école de l’adversité, puiser dans la conduite de ces héros ignorés un enseignement viril et profi table ! Vive la France ! ""** Cette patriotique et ferme allocution est ap plaudie à outrance par tous les assistants et par le peuple qui se presse aux étroits passa ges ménagés entre les tribunes. Le discours de M. Boullier M. le Maire do Troyes se lève ensuite et prononce le discours suivant, empreint d'un ardent patriotisme : Discours du maire de Troyes M. le président du comité. J’accepte avec une vive reconnaissance la remise du monument élevé à la mémoire des enfants de l’Aube morts pour la Patrie en 1870-1871. La ville de Troyes gardera avec orgueil co précieux dépôt. C’est un grand et superbe spectacle que cette glorification do nos héros, de ces mar tyrs tombés pour le salut commun. Je vous remercie, monsieur le président ; je remercie le comité tout entier qui a mis tant de persévérance, tant de dévouement à réali ser cette œuvre patriotique. Je salue l’armée en la personne de M. le général Saussier, gouverneur de Paris, et de M. le général Gallimard, délégué du ministre de la guerre, nos vaillants compatriotes. M. le président du comité le disait tout à l’heure, rappelant les belles paroles de M. de Freyci net : La présence officielle à cette réunion des généraux de notre armée est la preuve de l’hommage que l’armée tout entière rend à nos morts héroïques. Merci à vous, nos chers concitoyens, accou rus de tous les points du dépa tement de l’Aube pour assister à cette fête nationale. Aujourd'hui, nous pouvons le dire, les par tis font trêve, les divisions sont oubliées, nos cœurs battent à l’unisson ; tous, nous aimons la France, tous, nous souhaitons sa prospérité et sa grandeur ; et c’est du fond de l’âme que je dis, exprimant un sentiment unanime : Vive à jamais la Patrie, notre belle Républi que. Gloire à ceux qui, au jour du péril national, au jour de l’année terrible, ont sui, vant la tradition glorieuse de l’armée française....