Extrait du journal

Mais ce programme de sagesse et de justice sociale n’a rien à voir avec les théories collectivistes qui suppriment la propriété individuelle à laquelle nous demeurons fermement attachés et sans laquelle il n’y a ni initiative personnelle ni liberté dans le présent, ni sécurité pour le lendemain. L’intolérance des despotes de la mo narchie cléricale est remplacée par l’intolérance des meneurs de la vio lence révolutionnaire. Des deux côtés, le résultat est le môme : c’est la tyrannie. Nous n’en voulons pas. Mais le collectivisme étant éloigné comme un danger, nous demandons à tous nos amis de se grouper autour d’un programme de réformes sociales aussi étendu que possible. Il faut que lu République qui a déjà donné la liberté à la France, qui a assuré l’éga lité de tous les citoyens, appelle tous les français à cette fraternité dans les lois sans laquelle il ne saurait y avoir de progrès uurable. Ces réformes sociales sont urgentes. Et, à ce propos, rappelons encore une fois les paroles de M. Bourgeois: « C’est à ceux qui redoutent le col lectivisme, que je m’adresse et que je dis : Voulez-vous pousser au collecti visme les masses populaires, c’csl bien simple: laissez faire. Laissez l’ouvrier, le travailleur, seul devant les puis sances accumulées de la finance, seul avec ses outils, avec scs bras, devant cette armée prodigieuse de l’argent qui s’accroît tous les jours. Au mo ment où vous voyez grandir de l’autre côté de l’Atlantique ce nuage noir, formidable des trusts oui semble faire pâlir la lumière de la liberté humaine et qui projette déjà son ombre sur les rives de l’ancien monde dans ce froid qui augmente et se fait sentir chaque jour davantage, laissez le travailleur faible, isolé, sans appui et sans aide sociale, savez-vous où il ira? Il ira à la révolte, à la violence, aux chimè res. » Voilà les principes généraux qui ont été acclamés du congrès d’où nous sortons. , Il reste maintenant à chaque groupe *à prendre les mesures les meilleures pour arriver à réunir toutes les forces républicaines, pour contribuer à la victoire qui sera une nouvelle poussée en avant, vers ces progrès possibles, ces réformes mûres qui seront l’œuvre de demain. Le Congrès radical a été le départ de celte campagne nouvelle; avec de l’union, de l’esprit de suite, de la mé thode, de l’énergie et surtout le mé pris des personnalités et des ambitions individuelles, — cette lèpre de notre parti, nous arriverons au succès écla tant et complet. JEAN-BERNARD....