Extrait du journal

Il faut peut-être en chercher la raison principale dans l'agitation politique américaine. Les républicains, adversaires de M. Wilson, mènent lie charge à fond de train contre son projet de Ligue des Nations. Mais leurs critiques ne sont pas celles que les Anglais et nous pourrions attendre, celles que Roosevelt eût sans doute formulées s'il était encore là. Ils ne reprochent pas à la Ligue des Nations d'être trop vague, trop théorique, de n'avoir pas une armée toute prête, do n’avoir pas un exécutif armé du droit de décision rapide. Ils se plaignent, au contraire, que l’Amérique soit liée trop duriment par elle, perde son libre arbitre, puisse être lancée automatiquement dans un conflit, dans une guerre (fûtce une opération de police), sans que le Sénat américain soit consulté. En un mot, ils so font les interprètes d’une explosion de particularisme, — qui frise de bien près l’égoïsme. Ils redoutent l’intervention de l'Amérique dans les affaires mondiales parce qu'ils craignent l'intervention du Monde dans les affaires américaines....