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Le Progrès de la Côte-d’Or, 12 décembre 1882

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Le Progrès de la Côte-d’Or
12 décembre 1882


Extrait du journal

Dans une réunion publique tenue avant hier, M. Joffrin, le conseiller municipal intransigeant, a pro testé avec énergie contre les me sures prises par le gouvernement à l’occasion de la mort de Louis Blanc. « Il espère que ses conci toyens, se souvenant de la con duite de ce député au moment de la lutte entre Paris et Versailles, s’abstiendront de le suivre à ses obsèques.» D’autre part, nous lisons dans le Citoyen et la Bataille la note sui vante : La troisième section de ia corporation de menuisiers en bâtiment, réunie en as semblée publique, le 10 décembre, h la salle Diderot, 15, rue des Arquebusiers, Sur la proposition du citoyen Fanion, proteste énergiquement contre les dix mille francs votés par la chambre des députés pour l’enterrement de M. Louis Blanc ; Fait remarquer que cette dépense, qui retombe sur les travailleurs, est faite pour un homme qui a eu l’air de faire du bien aux ouvriers et leur a fait beaucoup de mal, en assistant froidement aux mas sacres de mai 1871 ; Engage tous les travailleurs à s’abste nir d’accompagner à sa dernière demeure ce traître au prolétariat. Pour la réunion : Le président, Leroux ; le secré taire, Fontès; les assesseurs, Couteaux et Gautié. Ces outrages à la mémoire d’un homme qui s’est dévoué toute sa vie à la cause du peuple ont soulevé des protestations, même parmi les intransigeants qui ont du cœur. Ainsi le député socialiste, M. Clovis Hugues, vient d’adresser la lettre suivante aux citoyens membres du comité national du parti ou vrier : Citoyens, J’ai le regret de ne pouvoir accepter la solidarité que vous voudriez établir, à l'occasion des obsèques de Louis Blanc, entre voire représentant au conseil mu nicipal de Paris et votre représentant à la chambre des-députés. J’ai défendu la Commune, avec le fusil, pendant la bataille ; avec la plume, après la défaite, et j’ai expié, par quatre ans de prison, sans demander grâce, l’accomplissement de ce double devoir socialiste. Mais je ne me crois pas le droit de'faire peser sur Louis Blanc, à l'heure où la postérité commence à peine pour lui, la responsabilité d’une faute qui n’a pas été historiquement définie. Je n’ai que le droit de saluer dans la dépouille mor telle de ce grand homme l’yn des pères de la nouvelle Révolution. A côté du droit, il y a le devoir, et j’ai aussi le devoir de saluer en lui l'ami, le socialiste affectueux qui m’ap pela ù Paris pour m’ouvrir les colonnes du Réveil social. C’est surtout dans les bureaux de ce journal, si dévoué aux intérêts du prolé tariat, que j’appris à aimer Louis Blanc, h l’apprécier, comme l’a fait un irrépro chable révolutionnaire, le citoyen Emile Digeon, dans une lettre publiée par VIn transigeant ; et vous n’admettrez pas que je puisse me rendre coupable d’un acte d’ingratitude qui me déshonorerait devant ma conscience. J’assisterai aux obsèques de Louis...

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

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