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Le Progrès de la Côte-d’Or, 21 janvier 1935

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Le Progrès de la Côte-d’Or
21 janvier 1935


Extrait du journal

Le problème moderne « s'organiser dans l'abondance » ne se pose pas seulement pour les biens matériels ; les difficultés sont analogues et tout aussi pressantes dans le domaine des valeurs spirituelles. Le nombre des jeunes gens et des jeunes filles ayant obtenu des diplô mes universitaires devient de plus en plus considérable, et le sort de tous ces diplômés préoccupe beaucoup d'excellents esprits. Il convient cependant d’éviter une erreur très souvent commise. Les di plômes universitaires, contrairement à ce que l’on répète fréquemment, ne donnent droit a aucune situation officielle. L'n licencié en droit ne peut exiger d'être nommé magistrat, ni un licencié ès lettres d'être nommé pro fesseur. On ne le leur a jamais pro mis, et il y a de très graves inconvé nients à répandre l’opinion que l'Etat, en conférant des diplômes, s'engage par là même à donner une situation aux diplômés. Lorsque l’Etat a besoin de fonc tionnaires, il organise des concours où le nombre des places est stricte ment limité, concours d'agrégation pour recruter des professeurs, con cours divers pour recruter les commis des postes, des contributions, etc. Les jeunes gens et les jeunes filles reçus à ces concours ont effectivement le droit de compter sur un poste cor respondant au concours qu'ils ont subi. Il en est tout autrement pour les examens où le nombre (les reçus n’est pas limité Qu’il s'agisse du bacca lauréat, de la licence ou du doctorat, ces examens sont simplement desti nés à constater que certaines études ont été sérieusement faites. Cette constatation ne saurait créer un droit. En fait, depuis fort longtemps, il existe des licenciés en droit qui, non seulement n'ont jamais demandé de poste de fonctionnaire, mais ne se sont fait inscrire à aucun barreau et qui se contentent de s'occuper de leurs affaires personnelles II existe également de nombreux diplômés des facultés des lettres et des sciences qui n'ont jamais songé a entrer au service de l'Etat. Seulement, la crise économique ayant rendu la vie plus difficile, ayant fermé bien des débouchés, il est arrivé qu’un très grand nombre de diplômés qui n’auraient pas songé à s'adresser a l'Etat dans des pério des de prospérité se sont tournés vers lui et ont demandé des situa tions auxquelles il leur semblait que leurs diplômes les autorisaient à prétendre. Ils savent fort bien que ces diplômes ne constituent pas pour eux un droit, mais ils ont besoin de vivre et ils invoquent le droit à la vie. Il n’est cependant pas possible d’augmenter le nombre des fonction naires pour donner satisfaction à toutes les demandes. Devra-t-on se résigner à diminuer le nombre des diplômés ? C’est la solution que cer tains ont proposée et cette solution est, à certains égards, séduisante. Elle serait cependant, lorsque l’on y réfléchit, singulièrement dangereuse. Contingenter les diplômes, comme on contingente les importations, ce serait refuser le droit, à tous ceux qui désirent cultiver leur esprit et augmenter leurs connaissances, de suivre avec profil les enseignements qui sont organisés. Celui qui suit uri enseignement u, en effet, une tendan ce bien naturelle à désirer que ses études soient sanctionnées par les professeurs dont il a été l’élève. C’est le seul moyen qu’ont beaucoup d’étudiants de se persuader .«à euxmêmes qu’ils n’ont pas travaillé en vain et qu’ils ont réellement su pro fiter des cours qu'iis ont suivis. Un certain nombre d’entre eux, d’ail leurs, même en période de crise, ne désirent pas autre chose que la sa tisfaction morale donnée par le suc cès à l’examen. 11 faut souhaiter dans l’intérêt du pays que le nom bre de ceux et de celles mi font ainsi des études supérieures ne cesse d augmenter. Quelles que soient leurs occupa tions dans la vie, un pcrc et une...

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

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