Extrait du journal

— Pouvez-vous me faire des cartes de visite ? interrogea-t-il. — Certainement, monsieur. — A la bonne heure 1... — Vous n’avez pas votre planche T — Non !... fit avec aplomb le jeune hom me à la redingote vert-bouteille... Je l’ai laissée à Palavas. — Ah 1 fit l’artisan. Il me semblait bien aussi que vous n’étiez pas du quartier, car vous avez une physionomie qu’on n’oublie pas, et je vous aurais déjà remarqué. — Rien d'étonnant à ce que vous n’ayez pu le faire, monsieur... Je suis arrivé à Paris ce matin. C’est donc cela !... Et, pardonnez-moi si Je suis indiscret, monsieur... Vous venez à Paris tenter la fortune ? — Non, monsieur, fit le Méridional m souriant, je n’en suis plus là... Eÿe est faite 1 —- Ah 1 tant mieux 1 —Up mot vous expliquera tout.. J’ai une pièce reçue-à l’Odéon. —Vraiment 1... Mes compliments ! — Evidemment, fit le Languedocien, en s’humanisant quelque peu, et d’un ton de condescendance... Ce n’est pas écrit sur mon front !... Mais on voit pourtant bien que je ne suis pas un homme ordinaire, et que je n’étais pas fait pour rester clerc de notaire... Donc, monsieur, faites-moi de jolies cartes, et vous deviendrez mon four nisseur attitré. — Je ne demande pas mieux I — Je vous offrirai même des places pour voir ma pièce... Pas pour la première, par exemple, à cause du Tout-Paris qui s’y écrasera, et de mes compatriotes qui y viennent en foule i...