Extrait du journal

La Déclaration du cabinet Pain levé, du moins autant qu’on en peut juger après une première et forcément hâtive lecture, se distingue de quelques autres par une certaine netteté. On écrit que la rédaction en a été assez laborieuse, tous les ministres ayant voulu y mettre la main. Mais on l’écrit dans les feuilles réactionnaires qui ne parlent pas, en la circonstance, avec toute l'objectivité désirable. Et, d'ailleurs, la Déclaration étant une œuvre commune, il faut bien que tous les titulaires de portefeuilles y collaborent. Faute de quoi, ils n’jappasaliraient plus, dans l'équipe des gouvernants, que comme des figurants et même des soliveaux. Le public exige d eux davantage. Aussi les brocards des organes du Bloc national ne le toucherunt-ils guère. Si tel ministre a demandé qu'on précisât tel ou tel point ; si tel autre a exigé qu’on atténuât tel ou tel paragraphe, c’est que le premier et le second sont fermement résolus à s’acquitter d’une lâche qu’ils prennent à coeur et qu'ils connaissent l’étendue de leurs responsabilités. Tant mieux, donc, si la Déclaration a été dix fois remise sur le métier. Même quand on ne s’exagère pas l'importance de ces documents, ou n'admet pas qu’ils soient improvisés par un ministre qui écrit vite, pendant que ses collègues dorment ou dessinent des bonshommes sur la feuille blanche étalée devant eux....