Extrait du journal

Il est d'ailleurs probable que M. le premier président Périvier n'a point laissé échapper à la légère cette phrase mémorable. A n'en pas douter, il sait que, dans l'affaire où il a pris d'autorité la présidence des débats, l'origine du malentendu git dans une illégalité commise ; il a certainement entendu parler des pièces secrètes qu'on croit avoir été communiquées au conseil de guerre à l'insu de l'accusé et de son défenseur ; il n'ignore pas que des témoins, interrogés sur le fait de la communication, ont répondu, les uns par des réticences significatives, les autres, comme M0 Demange, par des affirmations catégoriques ; il a donc, comme tout le monde, la conviction que la loi a été violée dans le premier procès, que la condamnation n'a été obtenue que grâce à cette méconnaissance des garanties de la défense ; il connaît enfin la déclaration solennelle faite par M. le procureur général Manau devant la cour de cassation, à savoir qu'un jugement rendu dans de telles conditions était radicalement nul, nul...