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Le Réformateur, 21 octobre 1835

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Le Réformateur
21 octobre 1835


Extrait du journal

Et que l’on ne croie point que ce langage «oit mis dans la bouche du pape du Nord, par une nécessité du drame; non , il est le résultat de l’opinion des auteurs qui ont pensé que celui qui rêvait l’empire du globe avait réellement eu la volonté de se faire sujet de Rome. Uh l telle n’a jamais été la politique des cars; s’ils dallaient les catholiques au moment où ils sc préparaient à tourner leurs armes contre la Suède et la Turquie, c’était pour assoupir leur vigilance. Depuis Alexis Michailswicz, la tendance du gouvernement, à SaintPétersbourg comme à Moscou, avait été d’abaisser le clergé russe pour s’emparer de son influence et de scs richesse». Depuis le pape Eugène, les évêques de Rome avaient constamment travaillé à s’emparer de l’église lusse mais constamment aussi leurs tentatives patentes ou cachées avaient été repoussées avec dédain ou déjouées avec adresse. Et l’on voudrait aujourd'hui attribuer à Pierre-le-Grand un projet de soumission au pontife de Rome? à Pierre qui, après avoir vaincu la Suède et la Turquie, voulant montrer à quel point cette soumission lui eût pain outrageante, et combien il se moquait de la tiare romaine, nomma son fou pape, le maria et lui fit, au grand divertissement de toute l’Europe, des noces dans lesquelles figuraient des nains et des ours, les mascarades de la cour et les caricatures les plus insultantes? Cette fête sj bizarre, nous la trouvons dans le roman de MM. Arnouil et Fournier, mais décrite mesquinement, et .-.ans que la pensée qui y avait présidé ressorte eu aucune manière. Nous le répétons, il a fallu étudier bien superficiellement ou même ne pas étudier du tout le caractère de Pierre-le-Grand, pour loi prêter l’intention sérieuse de sc soumettre à une religion étrangère, lui qui supprima le patriarcal et se créa chef de l’église Russe, lui qui commanda au bourreau de couter la mer qui avait eu l’audace de s’agiter pendant son voyage....

À propos

Le Réformateur est un quotidien républicain fondé par François-Vincent Raspail en 1834. La publication lui sert de tribune pour diffuser et défendre ses positions républicaines face à la monarchie de Louis-Philippe. Parmi les collaborateurs réguliers, on trouve l’écrivain allemand Ludwig Börne et le futur député Eugène Raspail, neveu du fondateur. Le titre connaît un tirage d’environ 3 000 exemplaires, mais circule beaucoup dans les milieux progressistes, permettant ainsi d’affirmer que son nombre de lecteurs était bien supérieur.

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