Extrait du journal

1 — Vous osez menacer un prêtre l fit le moine d’une voix fielleuse. — Vous osez bien, vous, menacer une femme ! Arrière ! Tournez bride à l'instant, ou vous n'aurez plus jamais l’occasion do menacer qui que ce soit. En même temps, le Français tirait son épée et marchait sur le moine. Celui-ci lança au jeune homme un regard de rage affreuse, puis, tournant bride, il s'en fuit au galop dans la direction de Rome. Lne minute on put voir son manteau noir qui voltigeait au vent comme les ailes d’un oiseau de malheur. Puis il disparut. Le jeune cavalier se retourna alors vers 18 dame blanche. il demeura saisi d'admiration. C’était une jeune fille d'environ dix-huil ans, d'une merveilleuse beauté. D’admirables cheveux blond cendré véni tiens encadraient harmonieusement un vi sage qu’éclairaient deux grands yeux noirs, hardis et tendres tout à la fois. Une sorte de grâce hautaine se dégageai! de tout» sa personne, de ses attitudes itères et flexibles. A ce moment, la rougeur de l’indignation empourprait son visage et la rendait mille fois plus belle encore. Elle aussi avait suivi des yeux l’affreun moine qui s'envolait comme un hibou. Et par le même mouvement elle s’était tournée vers son libérateur. — Je vous dois, dit-elle d’une voix pure et chantante, je vous dois toute ma reconnais sance, monsieur ? — Le chevaliei de Ragastena, répondit lé ', cavalier en sjnclinant profondément....