Extrait du journal

Dés l'origine de 1 insurrection du Bengale , nous avons entendu des voyageurs et des marins, qui ont navigué dans les mers de l'Asie, manifester certaines appréhensions au sujet du maintien de la tranquillité dans nos établissements de I Inde. L’absence de garnisons françaises dans les villes principales, et l’état tout pacifique des fortifications de Chandernagor, de Karika, d’Yanaon et de Pondichéry, armées d un petit nombre de canons contemporains de Dupleix, justifiaient, à quelques égards, ces inquiétudes inspirées du reste par un sentiment de patriotisme des plus honorables. L’idée que le mouvement parti des bords du Gange, prenant sa source dans le fanatisme religieux des populations musulmanes et indoues, et dans î instinct plus ou moins prononcé chez elles de l’indépendance nationale, ne pouvait manquer de s étendre au loin, était de nature à exciter la sollicitude du public pour des colonies où nos compatriotes se trouvent numériquement, à I égard des indigènes, dans les proportions les plus infimes. On sait, par exemple, qu à Pondichéry, la ville blanche ou européenne n'a guère que sept cents habitants, tandis que la ville noire ou indienne en compte cinquante mille. En supposent celte population animée envers les Français des mêmes passions que manifestent contre les Anglais, celles de la plupart des grandes cités des diverses parties de l lndoustan, il était permis, en effet, de concevoir quelques alarmes....