PRÉCÉDENT

Le Siècle, 4 décembre 1861

SUIVANT

URL invalide

Le Siècle
4 décembre 1861


Extrait du journal

France. PARIS. - 3 DÉCEMBRE 1301. . COURRIER. Le Constitutionnel publie aujourd'hui un article de son directeur politique sur la dis solution du corps législatif. Ce journal, qui aime à s'appuver sur les citations et à prou ver qu'il ne ait rien sans consulter les an nuaires, fait précéder ses réflexions d'un ré sumé de toutes les dissolutions célèbres, de puis la dissolution de la chambre introuva ble jusqu'à celle delà chambre de 1839. Bien qu'on ne voie pas trop quels rapports peuvent exister entre la dissolution de la chambre des députés en 1815 et la aissolûtion du corps législatif en 1862, il faut savoir gré m Constitutionnel de ses recherchés plus encore que de ses argumens* qui nous paraissent moins profonds. Les partisans do la dissolution du corps législatif ne craignent pas précisément que cette assemblée manque « de fermeté dans » les votes >qui lui seront, demandés pour » l'exécution des nouvelles mesures finan» cières. » Le Constitutionnel prend une peine inutile en défendant le corps législatif, a ce sujet. Ce sont d'autres raisons plus gé nérales qui font souhaiter son renouvelle ment par l'opinion- publique. Nommée dans des circonstances sur lesquelles il est inutile de revenir en ce moment, la chambre actuelle est composée en grande partie d'élémens qui ne sont plus en rapport avec les tendan ces du pays, nous dirons même avec celles du gouvernement. On peut certainement dire sans exagération que tout ce qui s'est fait dans notre politique extérieure depuis dix ans déplaît à une fraction notable du corps législatif, sans qu'on puijse dire que les mo difications survenues dans notre politique intérieure lui agréent davantage. Sous ce dernier point de vue, il est permis d'ajouter que le corps législatif tout entier s'est trop étroitement associé au système contraire pour qu'il puisse, sans, quelque hésitation personnelle, pousser le gouvernement dans cette voie de liberté où le pays le voit entrer avec une satisfaction si évidente. La question, romaine pèse d'un poids égal sur les esprits et sur les affaires ; c'est, on peut le dire, une espèce de cauchemar pour 1» France. L'opinion publique voit avec rai son dans là dissolution du corps législatif le moyen certain de le dissiper. La nouvelle chambre aurait la pensée du pays sur la so lution de la question romaine, et l'impose rait moralement au gouvernement. Le Cons titutionnel craint « que l'horloge des Tuile » ries n'avance sur celle d'un grand nom» bre de collèges électoraux. » Que notre confrère se rassure, le gouvernement peut marcher aussi vite qu'il voudra, le pays ne sera pas en retard. Que le Constitutionnel feuillette les documens historiques dont il est toujours entouré, nous ne craignons pas de nous tromper 4e beaucoup en affirmant qu'il n'y trouvera.pas une seule chambre ayant été jusqu'au Jxmt de son mandat.. Sans parler des dissolutions pour cause politique, dont le Constitutionnel nous fait la longue histoire, on pensait autre fois qu'une chambre pouvait paraître moins indépendante soit vis-a-vis des électèurs, soit vis-à-vis du gouvernement, pendant la der nière année de sa carrière, et on ne la lui laissait pas remplir. Il semblait en outre que cette chambre, dont le dernier terme était proche, n'eût plus la force morale nécessaire pour prendre Une grande détermination et la faire accepter au pays. C'est là sans doute une de ces pratiques du régime parlementaire pour lesquelles le Constitutionnel alï'ecteunsi superbe dédain. 11 nous permettra pourtant de trouver que cette pratique pe manquait pas d'une certaine valeur, et de; persister à croire, malgré ses citations, que la dissolution du corps législa tif est une nécessité de la politique actuelle du gouvernement, et qu'elle ne saurait tar der à être prononcée....

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

En savoir plus
Données de classification
  • gabrielli
  • ferraris
  • poitiers
  • paul foucher
  • gluck
  • fer
  • guil
  • meyerbeer
  • talleyrand
  • viardot
  • france
  • marseille
  • italie
  • turin
  • paris
  • garibaldi
  • londres
  • vienne
  • angleterre
  • autriche
  • journal officiel
  • revue musicale
  • alliance française
  • collège de france
  • o. j
  • crédit foncier
  • sco