Extrait du journal

malades ou qui leur infligent des puni tions inutiles ; ce sont des directeurs ou deë économes qui font travailler les alié nés, non pas au profit de l'asile, mais pour leur compte particulier ; ce sont des ma lades qu'on pourrait rendre à leur famille et qu'on laisse à la. charge des communes du des départements parce que les famil les ne se soucient pas de lés reprendre et que le directeur de l'asile hésite à les renvoyer; ce sont enfin des médecins-di recteurs qui négligent leurs malades parce que, contrairement à un engagement qu'ils ont pris, ils font de la clientèle au dehors. Pour obvier à tous ces inconvénients, plusieurs mesures sont à prendre. Il faut d'abord réduire autant que possible le nombre des asiles privés, en poussant les départements à construire des asiles pu blics, ensuite donner à l'Etat des droits plus étendus pour la surveillance de ces asiles privés. Le service d'inspection créé par la loi de 1838 doit être également réorganisé. Il serait à désirer que le per sonnel des commissions de surveillance pût être renouvelé plus fréquemment; qu'à côté des, magistrats et des fonctionûaires dont la présence est nécessaire, on introduisît un autre élément pris dans les corps électifs et dans le corps médical libre. On pourrait également donner aux familles le droit de déléguer des médecins du dehors à la visite des malades, non pas d'une façon permanente, mais à des intervalles mensuels ou trimestriels dé terminés. Enfin il faudrait élever les traitements des gardiens et des gardiennes de façon à assurer dans de meilleures con ditions le recrutement de ce personnel généralement assez mal composé. Ces ré formes Jie-sont—pas impraticables, elles demandent cependant à être étudiées mû rement et appliquées avec beaucoup de prudence, car si le législateur doit une protection efficace à l'aliéné, il ne doit point perdre de vue qu'il a également l'intérêt de la sécurité publique à défen dre. En effet, s'il importe de protéger les aliénés, contre les abus et les mauvais procédés dont ils sont victimes, il est non moins utile de ne pas rendre le traite ment de l'aliénation plus difficile par une suppression complète des moyens théra peutiques corporels. Il faut* également bien se garder de rendre la sortie des asiles trop facile aux malades, car il n'est pas rare de voir des malades, que l'on avait pu croire guéris, user promptement de leur liberté pour commettre des ten tatives d'homicide ou d'incendie....