Extrait du journal

Gai té : Denis Papin ou l'invention de la vapeur, drame en huii tableaux par Louis Figuier.— Encore Torquemada. On sait que M. Louis Figuier excelle à prendre une question scientifique, à la dé pouiller des détails techniques, des formules abstraites, à la faire comprendre aux pro fanes, ou du moins à leur persuader qu'ils l'ont comprise. Il s'est acquis en ce genre une autorité qui date aujourd'hui de près de trente années. Il a marché le premier dans une voie où ensuite beaucoup l'ont suivi. Ses livres sont dans toutes les mains ; ils ont rendu des services en même temps qu'ils ont enrichi celui qui les a signés. M. Louis Figuier essaie aujourd'hui de continuer par Je théâtre la même œuvre de « vulgarisa tion » qu'il a poursuivie dans ses ouvrages. Profitant de la saison d'été et des relâches du théâtre de la Gaité, il a loué une salle, recruté un peu partout une troupe d'acteurs et nous a offert un drame scientifique de sa composition. Son héros, c'est Denis Papin, ot son sujet l'invention de la vapeur. Après avoir vu Papin chassé de France pour avoir refusé d'abjurer sa foi protestante, nous le voyons à Magdebourg découvrant la vapeur à la vue d'une marmite qui bout ; nous le voyons descendant le "Weser sur un bateau construit par lui, et que brise, dans sa ja lousie, la corporation des bateliers ; nous le voyons enfin qui périt par l'explosion d'une chaudière, dont la malveillance à brisé les soupapes. Il a souffert la misère après l'exil, perdu sa femme, vu mourir sa fille ; c'est le martyre qui couronne sa vie, donnée tout entière à la science et à l'amour de l'hu manité. Si les bonnes intentions suffisaient pour faire une bonne pièce, le drame de Papin serait excellent. Malheureusement ce que réclame avant tout le théâtre, c'est l'intérêt dramatique. On voit bien ici une série de...