Extrait du journal

Le pouvoir executif, par un sentiment de droiture auquel ' nous applaudissons sans hésiter, au lieu de laisser à des jour naux subventionnés, comme les derniers gouvernemens, le soin de donner à sa pensée une interprétation plus ou moins fidèle et qu'il lui serait toujours possible de désavouer, expose ouvertement dans le journal officiel la marche qu'il se propo se de suivre pour arriver à la fois au maintien de la paix eu ropéenne et à la consécration de la garantie offerte par l'as semblée nationale elle-même à l'indépendance de l'Italie. L'initiative ' que le gouvernement prend aujourd'hui dans le Moniteur pour éclairer l'opinion publique sur une grave question de politique étrangère, rien ne l'empêcherait de la prendre tous les jours s'il avait des solutions à proposer sur les questions d'économie, d'administration, d'éducation, de morale ou de liberté, comme le demandent plusieurs repré sentans. Nul doute, dans le cas où les travaux qui paraîtraient ainsi avec son cachet, ou du moins sous son patronage, au raient une véritable valeur, que la plupart des autres jour naux ne missent un très-grand empressement,, ceux-ci à les discuter, ceux-là à les reproduire ; il obtiendrait donc sans plus d'efforts et sans plus de frais les résultats que le comité de l'intérieur l'invite à atteindre au moyen de la création d'un Journal de la République; mais il faut bien croire qu'une pareille entreprise, ^tfus quelque forme qu'elle se présente, a ses difficultés, puisque, malgré l'ardeur de propagande qui anime tous les pouvoirs nouveaux, on ne l'a jamais réalisée. Revenons à la déclaration officielle sur les projets de média tion en Italie concertés avec le cabinet britannique. Le gouvernement, fort de ses bonnes intentions, et sentant tout le poids de sa responsabilité au moment oit, de sa déci sion, vont dépendre les destinées de la France et peut-être celles du monde civilisé, indique nettement sa préférence pour une solution pacifique s'il peut l'obtenir sans se soustraire à ses engagemens vis-à-vis de l'Italie, et sans transiger avec les lois de l'honneur. Cette espérance, il se croit fondé à la concevoir et il veutque la France entière en soit instruite: son moyen, c'est l'action commune de la France et de l'Angleterre, action qui a déjà commencé « s'exercer sur plusieurs points de la Péninsule. Nous sommes d'autant plus heureux de recevoir cette assu rance (jue certains membres de la chambre des lords ont peu encouragé lord Palmerston et lord Russell à entrer dans cette voie, tandis que, de son côté, le Times, le plus accrédité des journaux anglais, s'applique activement à démontrer que la médiation en Italie, après la victoire des Autrichiens, comme la médiation en Suisse après la défaite du Sonderbund, serait...