Extrait du journal

La fêté nationale a surpassé en éclat et en gaieté tout ce qu'on avait vu jus qu'à cette année. Elle a été, d'ailleurs, favorisée par un temps superbe. Les journaiix hostiles so.nt obligés de conve nir que jamais réjouissances publiques n'ont été mieux réussies. Figaro, par exemple, n'est pas suspect ; il repousse de toute son énergie la célébration d'un événement qui a un caractère révolution naire; mais « nous ne pouvons, dit-il, nous empêcher de reconnaître, après avoir parcouru les divers quartiers de la capi tale, que les Parisiens seuls sont capables d'improviser en vingt-quatre heures des fêtes de ce genre. » Figaro ne veut pas savoir s'il faut attribuer ces merveilleux résultats à la reconnaissance du peuple pour le 14 juillet, ou à des sentiments républicains, ou à n'importe quoi qui touche de près ou de loin, à la politique. Non, il aime mieux croire que le peuple de Paris était gai parce que le soleil était de la fête. Le. beau temps, l'épanouisse nt ?nt du plein été avaient probablement bien disposé le bon peuple de Paris. Quoi qu'il en soit, Figaro a été enchanté du goût qui a présidé à l'a décoration officielle et particulière des rues de Paris. De plus. il a constaté « que l'esprit dominant de cette fête était plutôt la bonhomie que le faux patriotisme traçassier qu'on remarquait aux fêtes précédentes. » En somme, Fi garo dit aux Parisiens : « Citoyens, je suis content de vous. » Ce qui fera infiniment d e plaisir aux Parisiens. Par contre, le Constitutionnel ne s'est pas aperçu que Paris fût en fête : Jes visages étaient tris tes, les fenêtres sans drapeaux, et il n'est pas bien certain que Paris se soit illuminé le soir. Il faut encore savoir gré à notre confrère de n'avoir pas annoncé qu'il a plu à torrents' pendant la durée de la fête et que les rues étaient désertes. A l'occasion de , la fête, I/I. l'évêque d'Angers a adressé aux curés de son dio cèse une cirulaire dont nous pourrions bien entendre parler devant les tribunaux si les.instructions qu'elle contient ont été suivies. M. Freppel s'est mis en tête de répondre point par point à la circulaire adressée aux préfets, le 14 juin dernier, par le directeur de l'administration des cultes, M. Flourens. Il en prend naturel lement le contrepied. Où M. Flourens dit oui, M. Freppel dit non; où le directeur dit non, M. l'évêque dit oui. Exemple : le directeur des cultes fait dire aux maires par les préfets que les municipalités peuvent exiger que le drapeau national orne la façade des églises pendant le jour et que des illuminations y soient entretenues pendant la nuit. M. Frep pel de s'écrier : « Cette interprétation me paraît érronée de tout point; les municipalités m'ont pas le droit que leur attribue la circulaire du 14 juin. Si donc, contrairement à mon attente, le maire de la commune émettait une pa reille prétention, vous devriez vous y op poser en mon nom. » M. le directeur des cultes dit aux maires qu'ils peuvent pa voiser l'extérieur des presbytères. M. Freppel d'écrire : « Sur ce point, l'auteur de la circulaire se trompe complètement... Si l'on passait outre à votre défense,vous...