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Le Siècle, 18 juillet 1847

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Le Siècle
18 juillet 1847


Extrait du journal

FRANCE. Paris, 19 juillet. L'arrêt de la cour des pairs est enfin prononcé. M. Teste est condamné à la dégradation civique, à trois ans de Srison, à une restitution civile de 9-4,000 fr. et à une amende e 94000 fr. , M. Despans-Cubières est condamné) à la dégradation civi que et à une amende de 10,000 fr. M. Parmentier est condamné à la dégradation civique et à 40,000 fr. d'amende. Chacune de ces condamnations pécuniaires est déclarée personnelle à chacun des 'condamnés, sf ns solidarité, et est garantie par cinq années de contrainte par corps. MM. Teste, Cubières et Parmentier sont condamnés solidai rement aux frais du procès. ■ Les juges ont puisé dans leur conscience les motifs de l'ar rêt qu'ils viennent de rendre sur chacun des accusés. Nous n'avons pas à leur en demander compte. Nous reconnaissons d'ailleurs que le crime poursuivi par la cour et établi avec certitude dans les débats, appelait une répression d'autant plus sévère que les prévenus occupaient dans l'ordre social une position plus élevée. Mais l'opinion publique est libre dans ses appréciations, et nous croyons en être les interprètes fidè les en disant qu'elle a trouvé la mesure, au moins relative, de cette juste sévérité dépassée à l'égard du général Cubières. Le général a commis, il est vrai, une faute sans excuse ; croyant, Comme il l'avait écrit, que le pouvoir était dans des mains avides et corrompues, il est devenu le complice des vices qu'il signalait, le corrupteur d'un ministre dont il soupçon nait la cupidité ; voilà son crime. Mais, en définitive, il a été dupe de tous ceux qui l'entouraient : après avoir perdu son argent, compromis son honneur, abaissé son caractère jusqu'à la faiblesse et un moment jusqu'au mensonge par un senti ment de générosité, il se trouve atteint de la peine la plus dure pour lui, celle de la dégradation. Quarante ans d'une noble vie n'ont pas été mis en balance avec des torts bien grands, mais qui auraient pu, ce semble, recevoir une autre expiation. L'exemple en sera plus terrible, soit ; puisse-t-il aussi être plus efficace! Mais qu'il nous soit permis, pourtant, d'éprouver quelque commisération pour un brave soldat dont le sang a coulé par neuf ou dix blessures sur le champ de ba-...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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