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Le Siècle, 19 janvier 1839

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Le Siècle
19 janvier 1839


Extrait du journal

'M. le garde.des sceaux a su mettre^ profit cette 'Ksno-ition des esprits pour répondre à M. Isambert, en éludant la plupart des griefs que celui-ci avait exposés* Il a parlé de la clôture de l'établissement de Saint-Âcheul ; mais il a gardé le silence sur les congrégations d'hommes qui reparaissent de toutes parts ; sur le noviciat de jésuites existant à Paris ; sur la maison que possède à Toulouse le même institut. Il n'a donné aucune explication sur la résurrection de la loi relative à l'observation des dimanches, lia trouvé quelques paroles sévères contre l'intolérance de l'évêque de Clermontvet il a pris acte 4e la délibération au conseil d'état au sujet de cette affaire, pour célébrer l'efficacité et la puis sance des appels comme d'abus. Ce coup d'autorité a, dit-on, valu à M. le ministre des cultes une lettre peu respectueuse du prélat censuré. M. Barthe avait été interpellé aù sujet de cette missive ; mais il n'a pas jugé à propos de répondre. Il s'est tu enfin sur le reproche que lui avait adressé M. Isambert de n'avoir point osé prendre en main la défense du faible contre le fort» Le gouvernement a poursuivi d'office la répression d'une injure qui avait affligé les derniers moments d'un pair de France, et qui avait ému toute une population, mais il n'a eu garde de protéger contre l'autorité arbitraire de monseigneur l'archevêque de Paris, l'humble aumônier qui avait prêté son ministère au docteur Brous sais. L'opinion publique ratifiera l'accusation de faiblesse et d'i nertie que M. Isambert a portée contre le minis ère, dans ses rap ports avec le clergé. ' Le paragraphe de l'adresse relatif au remboursement de la dette publique a fait monter à la tribune M. le ministre des finan ces : l'honorable M. Lacave-Laplagne est venu y faire son testa ment ministériel ; c'est là du moins l'interprétation que l'on a gé néralement donnée à ses paroles, et aux congratulations qu'il sest adressées à lui-même pour avoir eu l'honneur dé fairo partie de l'administration du 15 avril. On pourra dire qu'il est mort comme il a vécu, en exaltant le principe de la conversion des rentes , et en s'efforçant d'entraver, d'ajourner indéfiniment l'exécution de cette mesure.Cette fois, il ne pouvait plus recourir à la circonstan ce monétaire des Etats-Unis. Il ne pouvait pas non plus, en présence de l'accroissement des revenus du trésor, alléguer des embarras financiers ; il lui fallait invoquer un autre expédient. Il a fait intervenir le portefeuille de la banque surchargé des ef fets du commerce, et il a prétendu que la banque ayant excédé de 40 millions la valeur des escomptes qu'elle faisait naguère, se rait impuissante à seconder le gouvernement dans la grande opé ration de la conversion des renies. Malheureusement M. Loffitte et M. Jacques Lefebvre se trouvaient là pour faire justice de cette allégation. Ce dernier, comme membre de l'administration de la banque, a déclaré que cet établissement, malgré la progression de ses escomptes, conservait assez de ressort et d'élasticité pour venir à la fois en aide au commerce et à l'état. L'honorable M. Laffitte a confirmé ce témoignage par l'autorité de sa haute expérience financière ; et, de plus, il a dépouillé le ministère du 15 avril de l'auréole que M. Lacave-Laplagne avait prétendu faire briller sur son épitaphe , 'en impulaht l'essor et les progrès de la prospérité publique à l'action tutélaire de cette administration, dont les sciences et le savoirfaire en .matière d'économie politique sont attestés par l'histoire des chemins de fer et dps sociétés en commandite. M. Laffitte a fait entendre à cette administration suffisante les Vérités qu'il avaient infligées jadis aux présomptueux ministres de la restau ration. Il a renvoyé à qui de droit, c'est-à-dire à nos populations si actives et si industrieuses, le mérite de cette prospérité qui s'est accrue malgré les fautes des gouvernails. Le vote des quatre ou cinq paragraphes que la chambré a suc cessivement adoptés, et qui n'engageaient aucune grave ques tion, a été interrompu par les judicieuses observations qu'a sug gérées à M. Finot le souvenir des scandales dont la révélation a récemment éclaté au milieu des débats d'un procès criminel. En présence de ces concessions des privilèges arbitrairement oc-...

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Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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