Extrait du journal

La crise financière qui frappe si dou loureusement l'épargne nationale n'est pas la seule conséquence funeste de la fièvre de spéculation dont nous souffrons depuis quelques années. Le mal a retenti jusque sur notre société politique et y a produit certains désordres moraux qui méritent l'attention de l'observateur. Les faiseurs d'affaires et les spéculateurs d'aventures avaient besoin pour leurs entreprises d'une publicité considérable et pénétrant dans les couches les plus profondes de la démocratie. De ce be soin de l'agio est née toute une presse nouvelle, fondée avec les subventions des banques d'émission et des sociétés de bourse, ne répondant pas à un besoin réel ou à une modification de la situation politique, n'ayant aucune attache avec l'esprit public, et fatalement liée aux aventures, aux nécessités d'intérêts et de relations des spéculateurs qui la sou tiennent. Autrefois; les journaux élaient l'œuvre de partis politiques ; ils étaient créés en vue de défendre un corps de doctrines, dans le but de faire prévaloir les opinions d'un groupe parlementaire ou d'un homme d'Etat plus ou moins éminent. En raison...