Extrait du journal

M. Boulanger n'est pas eiicofe assez battu. Les leçons de la Charente et de l'Ardèche né lui ont pas ôté de l'idée qu'il est l'homme né cessaire et providentiel. 11 fait annoncer avec solennité qu'il se présentera dans la Somme., et puis ailleurs, partout où il y aura un siège vacant. Il fera le tour de la France et, au besoin, des colonies. . Gagne et Bertron, de joviale mémoire, nous "manquaient. M. Boulanger nous les rendra. Il sera le candidat sempiternel et universel. C'est comme une vocation : des voix du ciel qui passent par le comité de la rue de Séze, lui ont dit que la France attend de lui son bonheur. Et puis, il y a la commandite qui le pousse au cri de : « Les dividendes le veulent! » Le département de la Somme a paru à M. Boulanger un terrain favorable à ses manœu vres. Cette fois, il opérera lui-même. Ses lieu tenant ne manquent pas d'aplomb, mais ils sont dépourvus de prestige. On les siffle com me de pitoyables cabotins. Le dieu, qui se sait irrésistible, se montrera dans la Somme en personne. M. Boulanger n'a pas le moindre doute sur le concours qu'il peut attendre des ennemis de la République. Il compte sur leurs suffrages : il y compte d'autant plus qu'après l'élection de l'Ardèche, il n'a plus rien à attendre du côté...