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Le Siècle, 25 novembre 1843

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Le Siècle
25 novembre 1843


Extrait du journal

messieurs, que j'attendrai avec le calme de l'innocence l'arrêt que votre justice prononcera. Lajolais.—On ne m'a jamais communiqué aucun plan de conspiration ; donc je ne pouvais pas être un agent de conspiration. Il me semble que mon raisonnement est logique. L'abbé David. — Pélisson n'abandonna pas le surintendant Fouquet dans sa proscription, et la postérité ne lui en a fait aucun reproche. Ce trait fait plus d'honneur à Pélisson que ses ouvrages. J'espère que mon attachement pour Pichegru, pendant sa proscription, ne'me fera pas plus de tort que celui de Pélisson pour Fouquet pendant sa détention. L'em pereur doit avoir des amis, il doit même en avoir beaucoup, parce que de même que Sylla personne n'a fait plus de bien à ses amis. Je suppose qu'à la journée de brumaire il eût manqué son coup : il eût été proscrit sans doute... — Ce que vous dites là n'a pas le sens commun, interrompit le prési dent. ' — Il eût été proscrit, sans doute, continua David. :— Taisez-vous ! s'écria Thuriot. — Je continue, magistrats, et je vous le demande : blâmeriez-vous ceux quij malgré sa proscription, correspondraient avec lui et travaille raient à le faire rappeler? Pendant ce discours, Thuriot, qui n'avait pas cessé de s'agiter sur son siège en regardant ses assesseurs, s'écria avec colère : —Les paroles que nous venons d'entendre sont d'une inconvenance... — Magistrats, interrompit à son tour David avec beaucoup de calme, ma vie est dans vos mains ; je ne crains pas la mort; je sais que quand, en révolution, on veut demeurer honnête homme, on doit s'attendre à tout et se résoudre à tout. Ruzilion. — Je n'ai qu'à remercier mon éloquent défenseur, M. Le Bon, des généreux efforts qu'il a faits pour prouver mon innocence au tribunal. Hervé.— Vous voyez en moi, mes bons juges, un vieux soldat qui n'a eu d'autre intention, en venant à Paris, que de solliciter son incorpora tion dans une compagnie de vétérans. Vous en avez eu la preuve sous les yeux ; je ne vous dis que cela; suffit, je me conformerai à l'ordonnance. Burban. — On m'a accUsé d'avoir donné un coup de poignard à un mouchard. Pour qui me prend-on ? Est-ce que j'aurais donné un coup de poignard à un mouchard, moi! C'eût été me déshonorer. Je lui eusse donné tout simplement mon pied... — Assez ! interrompit le président ; à un autre. — Mais, vous ne me laissez pas achever, reprit Burban. Je n'ai pas pu donner de coup de poignard à un mouchard,'puisque je n'ai pas rencon tré de mouchard ; voilà ce qu'aurait dû dire mon défenseur, et c'est jus tement ce qu'il a oublié. C'était important....

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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