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Le Siècle, 25 octobre 1888

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Le Siècle
25 octobre 1888


Extrait du journal

Le pape aux pèlerins napolitains (Par voie télégraphique) Rome, 24 octobre. Le pape a reçu aujourd'hui, à midi, dans, la salle de la canonisation,_un millier de pèlerins napoli tains présentés par le cardinal San-Felice, qui a lu une adresse. Léon XIII, dans sa réponse, a dit que les Italiens, par leurs dernières manifestations lors du jubilé, avaient donné un démenti aix onnfmis de l'Eglise, qui veulent faire croire que toute l'Italie est ennemie de la papauté et qui cherchent à détacher les fidèles du Saint-Siège, de qui seul peut venir le salut. Le pape voudrait voir les ennemis de la papauté, au lieu de lui faire la guerre, l'entourer de respect et lui donner la liberté. Ces fils dénaturés, au contraire, l'avilissent et l'injurient, surtout depuis son dernier discours au clergé italien, bien que ce discours ne contienne aucune nouveauté et se borne à protester contre la situation indigne et intolérable faite au Saint-Siège. Le pape a toujours réclamé la liberté et l'indépen dance. Il se demande pourquoi des circonstances connues donnent lieu à de nouvelles entreprises au dacieuses contre la papauté. r A Rome surtout, la lutte est plus forte à cause des sectes qui nourrissent une haine concentrée contre le pouvoir temporel. Dans des circonstances offi cielles récentes, on a osé confirmer par des injures nouvelles les usurpations et les violences. Sans com prendre les grandes destinées de Rome, ses ennemis veulent la réduire à être une simple capitale de royaume, tandis que Rome est la reine de l'univers. Quoi qu'on fasse, Rome restera la capitale du monde catholique, parce que là réside le vicaire du Christ, qui connaît ses devoirs et ne les abandonnera jamais. Le pape a ensuite béni l'assemblée. Léo» XIII se portait bien et paraissait animé....

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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