PRÉCÉDENT

Le Siècle, 27 août 1853

SUIVANT

URL invalide

Le Siècle
27 août 1853


Extrait du journal

la potitique 1) autrefois. IV (1). Nous n'attachons pas à l'histoire une importance démesurée. L'humanité serait bien malheureuse si elle était condamnée, comme on le. répète tous les jours en croyant faire de la philosophie, à voir se repro duire éternellement les mêmes effets, sous l'empire des mêmes causes. Avec une pareille doctrine, l'espérance est retranchée de la vie sociale. Le monde va et vient comme il a toujours été. Bien insensée la" théorie qui voudrait changer quelque chose à sa marche ; bien fou le grain de sable scientifique qui oserait venir regarder, aux rouages de la machine morale une fois organisée. Encore bien plus fou l'écrivain qui voudrait, par ses efforls, amender les mauvais côtés de son époque ou en améliorer encore les bons endroits. On lui démontre rait mathématiquement que ce qui a élé sera, que ce qui est, bien ou mal, devait forcément être, en vertu d'une existence passée. On lui dirait que le progrès est une parfaite utopie, et que le monde est tout bonne ment une grande horloge de Nuremberg ou de Stras bourg, présentant à certaines heures, en vertu de cer tains mécanismes, la même imagerie. Il y a plus, quand il ferait l'histoire d'autrefois, on pourrait l'accuser de ne faire que celle de ses "contemporains, et l'histoire ellemême deviendrait impossible. Nous nous faisons de la Providence une idée bien plus haute. Nous ne croyons pas qu'elle ait assigné à l'en chaînement des faits des lois tellement rigoureuses que nous n'ayons pas, par nos efforts, par notre labeur, la liberté a'y rien changer. Ce quinous rassure à cet égard, c'est que précisément nous ne voyons pas toujours les mêmes causes, produire les mêmes effets. Les résultats varient au contraire suivant les temps et suivant les pays, suivant les hommes aussi. Nous défions l'analyse politi que de trouver dans l'histoire deux événemens parfai tement identiques....

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

En savoir plus
Données de classification
  • painchaud
  • tillot
  • cardonne
  • de rigny
  • fremin
  • pouyer
  • rulhière
  • grivel
  • defrance
  • arago
  • vienne
  • paris
  • lyon
  • strasbourg
  • orléans
  • autriche
  • marseille
  • russie
  • francfort
  • versailles
  • eglise catholique
  • nuremberg
  • crédit foncier
  • iu
  • miel
  • cs