Extrait du journal

— Oh ! cher Ernest, s'écria-t-elle, quel bonheur, je serai votre femme! D'un mouvement irrésistible il étendit les bras pour l'étreindre sur son cœur, mais le sentiment de respect qui pendant si longtemps l'avait retenu l'arrêta : s'il osait maintenant lui parler en femme, il voulait cependant, il devait ne pas oublier qu'elle était encore une enfant ; il laissa tomber ses bras, et lui prenant les deux mains, les réunissant, les serrant dans les siennes, il les embrassa avec la passion qui l'avait en traîné. Mais après un moment d'abandon, il vou lut réagir contre le vertige qui le gagnait, et relevant la tête", il la regarda longuement, ne disant que des mots entrecoupés, son nom qu'il prononçait, qu'il répétait : — Geneviève! chère Geneviève! Et elle répondail fièrement : — Ernest, cher Ernest, mon mari ! Et avec quelle joie elle répétait ces deux mots si triomphants pour elle : — Mon mari ! Quand uu peu de calme se fut établi dans leur exaltation, il lui dit : — "Vous comprenez maintenant pourquoi je ne pàrlais pas ? — Je n'ai pas attendu à aujourd'hui pour le comprendre, vous me l'IVez dit avec tant de discrétion, tant de tendresse, si noble ment dans la salle de verdure, et j'en ai été si heureuse. Si vous saviez dans quel en chantement j'étais quand je sais rentrée ici et que je me répétais ce que vous m'aviez dit, que je me rappelais vos yeux troublés, l'accent de votre voix ! Oh ! si heureuse, si heureuse. — Vous saviez que je vous aimais? Elle se mit à sourire et, lui posant la main sur le front avec uu geste qui était une ca resse et aussi une moquerie : — Ah ! ôen oui. Puh tout de suite corrigeant sa raille rie :...