Extrait du journal

SE QUOI ONT FAIM ET SOIF, APRES AVOIR BU ET MANGE, ' ' tES INSATIABLES LÈVRES HUMAINES. George et Jacqueline Se regardaient à la dérobée, pensifs et — pourquoi nô, pas le dire î — un peu curieux l'un de l'autre. Elle reprit la première : —?Vous dessiniez, monsieur? Est-ce que vous dessiniez le moulin? — Mon Dieu, oui ! Mais j'ai fini : je travaillais depuis plus d'une heure. <— Et peut-ton voir votre dessin ? — Sans doute, mademoiselle. Le voici. — Oh 1 comme c'est cela ! s'écria-t-elle avec une satis-, faction naïve. Quelle imago ressemblante ! Tout y est : les grandes ailes, la toiture, l'échelle el le paysage aussi. C'est Jacques qui fume là sa pipe. Il est drôle I Vous vous servez donc de crayons de couleur? Comme c'est gai et proprement fait I Est-il possible, monsieur, que vous n'ayez mis qu'une heure à tout cet ouvrage-là ? — Enfin ! pensa George, voilk le bout de la langue de la provinciale qui passe! — Justement, la petite langue vèrmeille se démenait éntre les'lèvres roses. Georges, qui avait eu peur un moment d'être la dupe de quelque fée 4e Paris déguisée, Se .sentit rassuré et offrit galamment son esquisse à Jacqueline. » - ' . —Non, je craindrais de vous en priver, dit-elle....