Extrait du journal

Je n’ai pas pour ma part été grandement ému de la chose, parce que Fernand Fleuret venait de faire paraître un petit livre : Le Cendrier, où justement il racontait cette histoire-là d’une façon fort dramatique, de sorte que ma lecture m’avait déjà libéré de toute émotion. Et puis, je me disais qu’a près tout on pouvait penser que l’honorable journaliste qui avait lancé la nouvelle de Hu 11 l’avait peut-être prise dans le livre de Fernand Fleuret. En quoi d ailleurs il n’aurait pas eu tri, car rien n’est plus vivant que le bon conte inventé de toutes pièces par une cervelle de romancier, tandis que souvent rien n est plus mort, rien ne paraît plus faux que 1 histoire prise toute crue sur le trottoir entre la file des voitures et la file des maisons....