Extrait du journal

rien. Qaaerio était du nombre de ceux-ci. Les débats de Lyon ont montré, sans restriction possible, non seulement la faiblesse de son intelligence, mais aussi, mais surtout cet invincible besoin de paraître qui est, en tout et partout, un des signes caractéristiques de notre épo que. En un mot, et s’il est permis de s’exprimer ainsi, il n’appartient pas à l'aristocratie de l’anarchie. Il n’est pas de ceux qui savent se faire une attitude et la garder ; il n'a, pour cela, ni assez d’intelligence, ni assez de fanatisme rai sonné ; et, dans ce procès historique, qui restera au même titre que ceux do Ra vaillac et de Louvel, on se trouve en présence d’un criminel banal qui n’offre ni surprise, ni intérêt. Le malheureux a cependant voulu faire comme les autres, étonner le monde par une déclaration de principes. Qu’estelle, cette déclaration? Ceux qui ont assisté aux débats nous le diront peutêtre, puisque, d’après la nouvelle loi, le public n’en doit point avoir connaissance par les organes de la publicité. Eh bien I je suis persuadé que cette suppression de la publicité d’une déclaration in extre mis n’est point fâcheuse. Combien de fois ne nous sommes-nous point élevés ici contre ces procès-verbaux de rencontre, qui ne sont point étrangers à la multipli cité dos duels ? C'est que jamais, à aucune époque, on n’eut la curiosité plus féroce de la publicité. Pour voir leur nom im primé dans un journal, certains vont jus qu’aux extrêmes limites de la bassésse. Pourquoi d’autres n’iraient-ils pas jus qu’aux extrêmes limites de la folie? Il est évident que le, criminel anar chiste, dans la solitude qui suit son for fait, so complaît dans l’idée de paraître, dans l’attente de l’effet qu’il est appelé à produire lorsque seul, debout dans le prétoire, il se sait d’avance plus écouté que son défenseur <5t que le ministère public. Mais tous n’ont pas l'intelligence et le savoir d’un Emile Henry et la plu part ne peuvent qu’entasser des banalités. Mais ces banalités mêmes satisfont leur vanité maladive; le public des assises les écoute, les journaux les reproduisent, et le plus vulgaire de ces criminels n’est pas sans savoir qu’il occupe le monde. A quoi bon cette satisfaction et que pèse-tello dans la balance de la justice? A quoi bon fournir à ces malheureux l’occasion d’un suprême boniment? Peut-être suisje, en la circonstance, en désaccord avec nombre de mes confrbros, même de mes collaborateurs ; mais je demeure per suadé qu’il y aurait moins de duellistes et, qui sait? moins d’anarchistes assas sins, si, la chose faite, lo silence se faisait sur les uns et décevait grandement les autres, dans leur rage de sinistre cabotinismo. Il serait si facile d’essayer. Jean de Nivelle....