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Le Soleil, 8 juin 1911

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Le Soleil
8 juin 1911


Extrait du journal

pareil système offre de fâcheux pour les locataires. I n mol suffira : plus le loyer est cher et plus le tant pour cent est élevé. Toujours les frelons qui vivent et se gorgent aux dépens de la ruche. Notre société se meurt, des intermédiailes parasites. Notez, en passant, que les gérants d immeubles à Paris soûl souvent des architectes. Un exemple récent permettra d estimer comment 1s s'y prennent pour augmenter leurs bé néfices. De là à s’expliquer comment, en, ce chef, peuvent croître les prix des ’oyers, rien de plus aisé. Mais il n'y a pas que celle cause d’augmentation qui, elle, du moins, dérive quelque peu des propriétaires. Il en est d'autres encore qui ne dé pendent pas d'eux et qui n’en pèsent pas moins sur la situation. Croyez-vous que ce taux sans cesse grandissant des impôts reste étranger à celte cherté des locations dont nous avons à nous plain dre ? Chose plus étrange, les locataires euxmêmes n'ont-ils pus une part de respon sabilité dans la situation ? Tout au moins, dans certains quartiers, l'achar nement avec lequel ils se disputent les locaux à louer n'est-il pas une cause prépondérante du renchérissement des prix de loyer ? Voyez ce qui se passe dans certaines artères de la capitale, où le commerce se croit assuré de faire plus rapidement fortune que partout rilleurs. Le moindre recoin y est enlevé au poids de l'or. Et il faut voir dans quels odieux taudis ces gens-là consen ti ni à s’installer, encore aujourd'hui, eux et leurs familles. Il n'est pas rare de voir au centre de Paris, non loin des boulevards, pour des loyers de cinq ou six mille francs, et parfois plus, le kcataire n'avoir qu'une boutique sur la rue ; il se loge ensuite comme il peut dans an entresol dépourvu d’air et de lumière ; quelquefois, tout en haut, au cinquième étage, ou dans une arrière; cour. Dans ces logements infâmes pour notre temps, qui a le culte de l'hygiène, iî n'exisle souvent qu’un de ces retraits indispensables et discrets (!) pour trois ou quatre ménages : le tout à l'égout n'y a pas, au surplus, encore reçu droit de cité. Que ces locataires, d'ailleurs, ne s'avi sent pas de réclamer la moindre répa ration, — ils n'y songent pas, du «reste, absorbés qu'ils sont par la conquête de l’argent, — le gérant les enverrait pro mener ; il n’est^as embarrassé pour leur trouver des remplaçants et à un prix plus élevé encore, ce qui serait tout bénéfice pour lui. Quant au propriétaire, que le loca taire ne connaît même pas, il ne sait lien de tout cela. On ne, lui demande pas d’améliorations, on lui paie de gros loyers ; il ne dépense pas, il encaisse. Comment ne serait-il pas satisfait ? Vous le voyez, celle question des loyers que je n'ai fait quel fleurer n'est pas aussi simple qu'on pourrait d'abord le supposer. Si. les loyers augmentent, ce n'est pas seulement par la rapacité ces propriétaires. La gloutonnerie fis cale de l'Etat et l'avidité commerciale «les locataires y est aussi pour quelque chose. VERJtX....

À propos

Fondé en 1873 par Édouard Hervé, Le Soleil était un quotidien conservateur antirépublicain. Avec son prix modique, il cherchait notamment à mettre la main sur un lectorat populaire, audience qu'il n'arrivera toutefois jamais à atteindre du fait de ses orientations politiques. Le succès du journal fut pourtant considérable à une certaine époque, tirant jusqu'à 80 000 exemplaires au cours de l'année 1880.

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