Extrait du journal

tout en tenant compte de l’imagination méridionale portée à grossir les faits, il apparaît que les troubles ont été graves. A cette heure, un tiers du royaume est soumis au régime militaire; les com mandants de quatre corps d’armée sur, douze ont été investis des pouvoirs ci vils. On dirait vraiment que seul le corps d’officiers soutient la Monarchie uni taire. Mais aussi, quelle détestable poli tique a suivie le parti libéral dans ses dif férentes fractions ! C’est à peine si quel ques hommes ont compris les véritables, nécessités gouvernementales. A part le Piémont où le loyalisme en vers la Maison de Savoie demeure in tact, la désaffection pour la dynastie a fait de grands progrès. Il est vrai que le Piémont est un bloc solide et que les Piémontais sont de taille à maintenir longtemps l’unité telle qu’ils ont contri bué à la faire, quelles que soient les dé formations que les politiciens aient in fligées à l’œuvre primitive. Mais si quelque lutteur des guerres de l’indépendance mort en 1848 ou en 1859 revenait à la vie, il se croirait encore sous le régime autrichien en voyant les canons braqués sur la place du Dôme comme au temps du maréchal Rqdetsky. Frédéric Amonretti....