Extrait du journal

places, maintenant enfin qu’il est satis fait, le parti jacobin s’était dit que le peuple aussi devait être satisfait. Il n’en est rien. Le peuple veut avoir sa part du butin. On lui a promis un Eldorado, il entend qu’on le lui donne. Qu’on ne se flatte plus de lui faire entendre le langage de I». raison. On lui a trop long temps parlé le langage de la passion, pour qu’on le ramène à des sentiments de pacification. La manifestation du 9 mars, nous l’a vons dit, n’est qu'un prélude. Qu’on ne dise pas d’elle, ce n’est rien, ce n’est qu’un chien qui se noie. Dix mille anar chistes descendus dans la rue, des bou langeries dévalisées, la femme d’un di plomate blessée à la joue par une pierre lancée dans sa voiture, c’est quelque chose, quoi qu'on en puisse dire. Lorsqu’on veut flatter, apprivoiser un lion, on lui passe la main sur la crinière. M. Jules Ferry a fait de même hier soir avec ses auditeurs parlementaires. Il s’est dit le docile esclave de la majorité, ne demandant qu’a vivre avec elle en bon accord, et prêt à résigner la présidence du Conseil s’il perd jamais sa confiance. Mais il ne la voit que du côté gauche, où il prétend qu’elle peut être portée très loin. Doue, sa politique ira de plus en plus à ia Révolution ; car, de ce côté-là, c’est clic qu’il rencontrera face à face. Qu’advicndra-t-il alors ue la France1/ Lorsqu’un train de ch min de fer déraille sur une voie dangereuse, on le remet plus tard sur les rails î Mais au moment où il reprend sa marche régulière, il laisse derrière lui des ruines et des victimes. La Révolution que le parti jacobin a pré parée ne tardera plus beaucoup à éclater, brisant tous les pouvoirs publics, déchi rant toutes les institutions établies, scion sa coutume. Elle passera. La réparation viendra ensuite. Mais que de mal aura été fait par la faute de ceux qui l’ont préparée et qui l’ont rendue inévitable. A. do Coacna....