Extrait du journal

naître l*accroissement considérable que nous avons signalé, n Nous croyons inutile de poursuivre ces citations. Aussi bien, ceux de nos lecteurs qui ont examiné de près l’exposé des motifs du budget que le Soleil a reproduit m extenso ont pu se faire, d'après ce do cument, une idée exacte de la façon dé plorable dont nos finances ont été admi nistrées dans ces dernières années. On ne peut que féliciter M. Léon Say d’avoir eu la sincérité de révéler toute l’étendue du mal et de montrer au pays l’abîme vers lequel le conduisait la folle prodigalité des hommes d’Etat de l’op portunisme. Il faut maintenant réparer le désordre de nos finances et revenir aux vérita bles traditions d’économie dont l’Empire s’était écarté et que la République avait complètement répudiées. C’est la double tâche que se propose M. Léon Say. La Chambre lui permettrat-clle de l’accomplir? Nous sommes loin de nous dissimuler les inconvénients qu’offrent les différentes combinaisons préparées par M. Léon Say pour liquider le passif de la dette flottante et poursuivre l’exécution des grands tra vaux publics. Mais la question est de sa voir si, en présence de la situation plus qu’embarrassée à laquelle le ministre des finances est obligé de faire face, il était possible de trouver beaucoup mieux. En tous cas, certains points de détails dans le budget pourront être rectifiés. Ce que les ministres demandent à la Chambre c’est d’en accepter les grandes lignes. Mais si la Chambre rejetait les bases essentielles du système de M. Léon Say, et amenait ainsi la chute du cabinet, le crédit de la France pourrait se trouver sérieusement compromis : on finirait par croire, au dehors comme à l’intérieur, que le régime actuel représente à la fois l’instabilité politique et l’instabilité finan cière. R. de Kerehant....