Extrait du journal

après examen, lui déclara que l’on avait imité la signature du célèbre bandit, et qu’il n’y avait pas lieu de ce préoccuper de ce papier qui était un faux. Celui-ci fut classé dans un car ton. Mais les choses n’en restèrent pas là. Deux mois après, l’ingénieur reçut une nouvelle mis sive dont voici les termes : « J’apprends, mon sieur, qu’un homme indigne s’est servi de ma signature et a cherché à vous intimider pour obtenir une faveur qu’il ne mérite pas. Je vous serai reconnaissant de me permettre d’examiner la lettre qu’il vous a écrite, et quand j’aurai re connu son écriture, je le châtierai. • De nouveau, l’ingénieur s’adressa au chef du parquet qui, cette fois, attesta que la lettre était bien de Bellacoscia et qu’il fallait donner satis faction à ce dernier. Ce que fit le représentant du ministère des travaux publics. Il donna ren dez-vous au bandit, il déjeuna avec lui, et lui remit le papier accusateur. Huit jours après, l’auteur du faux n’était plus de ce monde. On le voit, ces bandits corses avaient un fonds d’hon nêteté qui n’est pas très commun. Il est regret table que leur école n’ait pas maintenu ses grandes traditions et que quelques-uns de leurs, successeurs aient mis leur fusil au service d’as sez mauvais desseins. Le Bellacoscia ancien garde municipal pouvait donc, en désignant quelques hôtes du maquis moderne, dire : ceuxlà ce sont des fripouilles. Il tenait le même lan gage quand il menait des prévenus à la police correctionnelle du Palais de Justice de Paris. A coup sûr la formation du corps de chasseurs corses aura pour résultat immédiat de diminuer le banditisme. Combien il serait préférable d’être un serviteur de la patrie, que de vivre comme un paria et de tuer de temps à autre un de nos braves gendarmes. Aucun Corse ne vou dra plus du maquis, bien qu’il mène à tout. C’est fan dernier que j’ai dîné avec le président de l’un de nos tribunaux, qui m’a déclaré que dans sa jeunesse, aux environs de Sartène, il avait dû vivre une année dans un clocher d’où il regardait en souriant les pandores qui le cher chaient. Eh bien, je vous garantis que ce magis trat à longue barbe grisonnante, qui doit rendre une très bonne justice, ferait aussi un excellent commandant de chasseurs corses. Avis à Emma nuel Arcne. — F....