Extrait du journal

débouché sur le Nil, réserve faite du point géographique à déterminer ». Voilà un terrain d’entente. Le gouvernement français n’oppose pas un non possumus aux prétentions anglaises relatives à Fa choda ; il ne dit pas : Fachoda ou la guerre. Il réclame un débouché sur le Nil. Ce débouché, les Anglais n’ont pas plus de raison de le refuser à la France, maîtresse du Haut-Oubanghi, qu’ils ne l’ont refusé à la Belgique, maîtresse du Congo ; l’essentiel n’est pas que nous restions à Fachoda, mais que la ligne de nos postes militaires et commerciaux soit prolongée par le Haut-Oubanghi et le Bahr-el-Ghazal jusqu’au Nil. Une guerre entre l’Angleterre et la France serait la pire des calamités qui pourraient fondre sur le monde civilisé. Ce serait un grand malheur pour la France ; mais ce serait un malheur non moins grand pour l’Angleterre. Tous les hommes sensés de l’un et de l’autre pays le comprennent. Aussi sommes-nous convaincus que des deux côtés on se fera les concessions nécessaires pour la con clusion d’un arrangement; il appartient à la diplomatie de trouver des formules et des combinaisons qui ménagent les justes susceptibilités et qui sauvegardent les intérêts matériels et moraux des deux grandes nations que la brillante campa gne du général Kitchener et la glorieuse expédition du commandant Marchand à travers l’Afrique viennent de mettre en contact sur les bords du Nil. Hervé de Kcrohant....