Extrait du journal

Celui-ci avait, fait signe au directeur d’approcher. Agénor s’empressait. - Plus près! Plus près!... Avec mon sang j’ai perdu toutes mes forces et je n’en ai jamais possédé beaucoup, n’ayant jamais été... un vaillant!... Vous m’avez semblé, dès le premier instant où je vous ai vu, un honnête et brave homme... Vous allez m’écouter sans m’interroger le moins du monde... Et vous me rendrez un très grand, le plus grand des services... Le directeur se récriait : Lui ! l'auteur de tous ces maux, il n’avait rien à refuser au malheureux... blessé... — J’ai parfaitement entendu la réponse du médecin... Il se peut que je sois con damné encore à traîner durant de longues années ma misérable existence à laquelle je n’ai jamais tenu, si ce n'est pour mon pauvre petit Charles. D’un autre côté, il peut se faire que je sois enlevé en quelques heures... Auquel cas mon enfant restera sans un appui, sans un soutien sur la terre... Bien au contraire... Ne m’interrogez pas... comprenez-moi à demi-mot, c’est un épouvantable secret... il demeurerait livré aux plus affreux dangers, contre lesquels il sera complètement désarmé. Agénor comprenait à demi-mot. Il en avati connu, des drames de famille! (1) Et n’a vait-on pas déjà eu à compter avec son absolue discrétion et son infinie bonté ! — Monsieur!... répondit-il d'une voix toute tremblante, — je suis au désespoir de tout ce qui vient de se passer... Je don nerais tout mon sang... et même celui de Malvina, pour racheter notre impardonna ble maladresse... Mais vous pouvez compter absolument sur moi, sur nous !... sur notre dévouement... et nous demeurerons bouche cousue ! Un sourire d’ineffable joie éclaira le visage contracté du blessé....