Extrait du journal

U DÉVOLUTION DES BIENS ECCLÉSIASTIQUES Le ministre des cultes a enfin pris hier la parole dans la discussion générale, de ce projet. Mais le talent oratoire qu’il a mis à soutenir les dispositions les moins soutenables ne peut, pour quiconque raisonne de sang-froid,cacher le vide de son argumentation au peint de vue juridi que. A cet égard, la réfutation que M. Beauregard en a faite paraîtra décisive aux esprits que n’aveugle pas la passion anticléricale. Que la loi nouvelle projetée ne soit pas in terprétative, au sens qui est donné, en droit, à ce mot, cela ne saurait faire doute. Que la rétroactivité qu’on en veut faire découler ne puisse être appliquée aux procès en cours sans une méconnaissance des principes juridiques les plus incontestables, sans la violation des droits individuels les plus certains, ceux-là seuls le pourraient nier qui ne voient dans cette question qu’une bonne occasion de donner libre cours à leurs haines antireligieuses. Cela est si vrai que sentant le terrain du droit dangereusement mouvant, le ministre des cul tes, en tacticien habile, uniquement préoccupé du but à atteindre, l’a vite, abandonné pour se placer sur le terrain politique. II . était .sûr de recueillir les applaudissements de la majorité, quand, se tournant vers la droite et s’adressant particulièrement à M. Groussau, il a rendu le leader catholique responsable de la situation fâcheuse aujourd’hui faite à l’Eglise. C’est lui, en effet, qui, par ses conseils d’in transigeance, én poussant à « la politique du pire », a détourné le Saint-Siège des voies de la conciliation qui eût permis au clergé et aux catholiques français de conserver dans leur in tégralité les biens auxquels il s'agit maintenant de donner une affectation nouvelle. Tout ce...