Extrait du journal

LE VOTE DU BUDGET Nous yoici en décembre, et c’est à peine si le Vote du budget est commencé. La Chambre n’en a même pas fini avec la discussion du budget du ministère de l’intérieur ; la suite de cette discussion a été remise à aujourd’hui, c’est-àdire au 4 décembre. Ce n’est pas que la Chambre soit désireuse de faire traîner les choses en longueur, ni qu’elle se dissimule les graves inconvénients du régime des douzièmes provisoires. En immense majo rité elle souhaite que le vote du budget inter vienne dans les délais normaux. Mais il suffit de quelques obstructionnistes pour paralyser toutes les bonnes volontés. Ces faiseurs d’obstruction sont d’autant plus dangereux qu’ils sont inconscients de la besogne déplorable qu’ils accomplissent. Ils ne cherchent nullement à empêcher le vote du budget. S’ils avaient ce dessein et s’ils l’avouaient, la Cham bre se révolterait ; on aurait aisément raison d’une opposition aussi manifestement contraire aux sentiments de la majorité et aux intérêts du pays. Mais le petit groupe qui tient actuelle ment la Chambre et le budget en échec est for mé de députés qui, pour rien au monde, ne sa crifieraient un discours ou une lecture. Ils ont préparé une motion, annoncé une interpellation. Ils entendent les placer, dût la loi de finances ne jamais venir cette année ni l’année pro chaine. Hier, divers membres de la Chambre ont pro testé contre cette véritable tyrannie. « Il serait bon, a dit M. Charles Bos, que la Chambre prît la décision de ne pas admettre de question pen dant la discussion du budget; autrement nous n’en finirons pas ». A cette observation si juste M. Paul Deschanel a aussitôt ajouté : « Monsieur Charles Bos, vous soulevez là une question que la Chambre seule peut trancher. J’en dirai au tant dés interpellations. Si la Chambre voulait...