Extrait du journal

7 mai. Les journaux anglais n’étang pas arrivés aujourd’hui mardi, et nous laissant par conséquent en suspend sur les suites de la discussion relative à la Jamaïque, ce sont les nouvelles de Madrid qui, parmi celles de l’extérieur, attirent surtout notre attention. Là, un cri d’alarme vient de se faire entendre. La municipalité et la garde nationale de celle ville ont cru de leur devoir patriotique d’intervenir par des adresses dans la crise à laquer e leur pays est en proie. Elles demandent qu’on imprime aux affaires une impulsion plus énergique, plus décisive. Eh l mon Dieu ! c’est l’éternel sujet des plaintes que depuis quelques années nous entendons articuler contre le gouvernement espagnol. On l’accuse toujours de faiblesse, et contre ce mal on propose toujours le même expédient, un changement d’hommes. Tous ceux qui semblaient avoir droit par leur talent ou leur rang à celte distinction, ont passé déjà par le pouvoir sans que rien en définitive, quelles que fussent, entre ces ministres éphémères les divergences d’opinion ou de langage, ait changé dans l’aspect réel des choses. Aussi ne sommes-nous guère portés à partager l’espoir de la municipalité de Madrid, qui réclame avant tout la dissolution des cortès comme un remède souverain....