Extrait du journal

hâtives qu’il va pouvoir enfin contrôler et metktre.au point. Or, aux travaux publics, M. Ca’ïnillp Pelletan se serait peut-être cru plus libre de tenter des expériences. En fin de compte, ce.portefeuille échoit à M. Maruéjouls qui est, lui-aussi, un de ces éléments de pondération dont nous pariions hier, et qui a trop de finesse et d’expérience pour lâcher la bride aux fantai sies de ses amis radicaux.;. Voilà donc tout ce que nous savons et tout ce que l’on sait du nouveau ministère. Gela suffit pour que nul ne se hâte à l’approuver ou à le con damner. Aux deux ailes extrêmes de l’opinion républicaine, les socialistes et les progressistes s’interrogent. Avertis par l’expérience, ni les uns ni les autres n’adopteront une attitude entière ment complaisante ou brutalement hostile. Ce qui préoccupe les groupes les plus avan cés, c’est.la crainte que M. Rouvier n’ait fait payer trop cher son concours, et que les uto pies radicales ne sortent meurtries d’un contact trop brusque avec la réalité. Ce qui préoccupe les républicains sages, et ce qui préoccupe le pays, c’est de savoir si le président du conseil soutiendra assez son ministre des finances pour.que tous deux puissent faire bonne garde autour de la fortune et de la pros périté nationales. Nous souhaitons ardemment que l’hypothèse favorable à nos idées se réalise, et, s’il faut tout dire, nous l’espérons. Car nous avons toute confiance en l’autorité delà rai son ; et, puisque la question financière est la première et la plus urgente de toutes, il nous paraît que la raison parlera très haut et de telle façon que tout le monde devra l’entendre. C’est, dans cette attente, anxieuse mais sans fièvre; c’est dans cet esprit, indépendant mais toujours équitable, que nous attendons les premières paroles et les premiers actes du nouveau ministère....