PRÉCÉDENT

Le Temps, 14 mars 1895

SUIVANT

URL invalide

Le Temps
14 mars 1895


Extrait du journal

a ou, il peut y avoir encore, si on le veut bien, des lois de finances votées en temps utile ; mais il faut le vouloir, il faut mettre la Chambre en face do scs devoirs et de ses responsabilités. L’un des inconvénients du changement projeté, c’est de compromettre, précisément l’effet qu’qii pour rait attendre des réflexions qu’a dû faire le Parle ment. Il a certainement à cœur de se mettre mieux à la besogne pour le budget de 1896 ; le gouverne ment aura, en tout cas, une autorité particulière pour l'exhorter à s’occuper de la loi de finances, de façon à ne pas retomber dans les fautes dont on sent cruellement le poids. Et il viendrait, au contraire, lui dire : « Vous vous inquiétez du budget dé 1896 ? De grâce, quittez ce souci! Nous reculerons le point de départ de l’exercice. Nous ne le ferons courir que de juillet 1896. Ainsi, nous avons bien le temps, — nous, gouvernement, d’arrêter nos propositions, — et vous, Chambre, de vous mettre au travail.» Est-ce là un langage qui convienne aux circonstan ces présentes? Est-ce ainsi qu’on obtiendra cette amélioration des mœurs, ces résolutions énergiques sans lesquelles tout est vanité ? Nous disons qu’il y a un intérêt moral de premier ordre au maintien de l’exercice, alors qu’on ne peut établir que son changement produise de bons résul tats ; on avoue, en réalité, le contraire, puisque, si les habitudes anciennes devaient subsister, les douzièmes provisoires, on en convient, ne seraient pas plus évités, avec le nouvel exercice, qu’ils ne le sont aujourd’hui. Et, s’il en est ainsi, à quoi rime, encore une lois, cette « réforme », dont la première conséquence sera de compliquer, au moins tempo rairement, un contrôle déjà plus que malaisé. «Nous ne sachions pas, disent les Débats, que les Anglais, qui no passent point pour, des financiers médiocres, et dont l’année budgétaire commence le 1er avril, aient jamais éprouvé à cet égard le moindre embar ras. » Mais la question est de savoir s’ils n’en au raient pas, dans l’hypothèse où ils viendraient à mettre leur exercice au 1er juillet, au lieu du 1er avril. On ne leur demande pas de changer leur exercice, tandis qu’on nous convie à modifier le nôtre. « On trouve tout naturel; ajoutent les Débats, que l’année scolaire ne commence pas au jour de l’an et no finisse pas à la Saint-Sylvestre. Pourquoi n’en serait-il pas de môme de l’année budgétaire ? Hélas ! il est bien fâcheux que ce beau rêve ne puisse pas être réalisé : une année budgétaire, copiée sur l’an née scolaire, avec de grandes vacances pour le con tribuable (sans compter les petites). Ce serait l’idéal. Personne ne songerait à pousser le goût de la clarté jusqu’à réclamer une année plus normale. Chacun, d’ailleurs, se trouverait facilement édifié : De l'argent qu’on reçoit, d’abord, c’est toujours clair. Mais il s’agit de comptabilité publique. Môme le budget scolaire aurait ses douze mois, sans compter les mois complémentaires. Le contribuable n’y ga gnerait rien, ni l’Etat. Alors, pourquoi ce change ment ? Pour faire plaisir à M. Pcytral ?...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

En savoir plus
Données de classification
  • peltier
  • lockroy
  • besnard
  • peel
  • berre
  • thomson
  • mellor
  • dupuy-dutemps
  • kényon
  • robert peel
  • paris
  • marseille
  • rhône
  • france
  • alsace-lorraine
  • chambre
  • riga
  • pré
  • toulon
  • martigues
  • chambre des communes
  • parlement
  • union postale
  • conseil d'etat
  • théâtre lyrique
  • deville
  • conservatoire
  • opéra-comique
  • car enfin
  • harris