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Le Temps, 18 juillet 1939

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Le Temps
18 juillet 1939


Extrait du journal

TOUJOURS LA GUERRE DES NERFS La fête nationale a présenté cette année le caractère d’une manifestation d’unanimité française et d’unité impériale dont la signifi cation a été ressentie au dehors aussi bien qu’au dedans de nos frontières. Elle a permis à nos amis aussi bien qu’à nos adversaires éventuels dé prendre la mesure d’une force matérielle et morale qui, ne menaçant pas la paix, est bien faite, au contraire, pour la con solider. Elle a été,, à ce double titre, hautement réconfortante, et il est souhaitable que le sou venir en soit durable dans l’esprit de tous lés Français. Lampions éteints et drapeaux rentrés, le' pays se retrouve, en effet, devant une situation qui n’a rien perdu de sa gravité. La guerre des nerfs continue; elle est sévère, et rien n’indi que qu’elle soit près de son terme. La. tactique des puissances totalitaires consiste à nous tenir en haleine en faisant alterner les mena ces génératrices de fausses alarmes et le calme d’où procède une trompeuse sécurité. Pour le moment,. elles en. sont au .calme : mais nous îfen devons pas‘pôür autant conclure que le péril est- passé ou seulement ajourné. Nous devons rester attentifs et vigilants, sans que, bien entendu, cet état d’alerte nous empêche de travailler, de produire ou même de goûter le repos dé vacances bien gagnées, l’essentiel étant d’éviter que la vie française, dans son ensemble, ne perde son rythme normal. Pour que ce résultat puisse être envisagé, il est essentiel que la politique pure, celle qui sert de prétexte aux divisions, et de champ de bataille aux partis, cesse d’exercer ses ravages. A constater les bienfaits que la trêve instituée en fait, depuis novembre dernier a valus au pays sous le triple rapport du relèvement financier, du redressement moral et du renfor cement de notre armure défensive, oni mesure la gravité de la catastrophe que représente rait pour la collectivité la reprise de cam pagnes et de polémiques dont l’effet le plus certain serait de semer la dissension et la méfiance au détriment de la force française et du prestige nat. mal. I De toutes les cire instances dont l’adversaire entend. profiter en les provoquant au besoin, l’une des plus favorables à ses intérêts, donc des plus préjudiciables aux nôtres, serait la rupture de l’union inconditionnelle et totale qui nous est présentement indispensable. Au maintien de cette .union, il appartient aux pouvoirs publics de veiller; mais il appar tient surtout au peuple français de faire en sorte que rien ne nous vienne dresser les uns contre les autres, ni même en donner l’apparence. Son calme évident et son bon sens traditionnel permettent de compter qu’il en sera ainsi....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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