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Le Temps, 20 mars 1932

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Le Temps
20 mars 1932


Extrait du journal

Le Gisrft de l’iseee démocratique i ,• •- .... * . ' L’Alliance républicaine démocratique, dans les résolutions et ordres du jour adoptés à son congrès, est restée fidèle à là mission qui est la sienne, qui lui fut donnée par ses illustres fondateurs et que symbolise admirablement son nom. Elle veut collaborer à « l’union des républicains pour assurer au pays la paix à l’intérieur et à l’extérieur ». Beau programme plus que jaiüais nécessaire dans une nation que menace la,- démagogie socialiste, aidée par le glissement doctrinal d’un parti qui devrait' cependant songer qu’il est « de gouverne ment » et qui oublie qu’on ne gouverne pas avec la révolution, à une époque de crise financière, économique et intellectuelle qui ne pourra être précisément surmontée que par une alliance des républicains soucieux d’ordre, de sécurité et de liberté. Mais programme infiniment difficile à rem plir. Il correspond sans aucun doute aux aspirations du pays. Comme l’a dit éloquem ment. M. Reibel, comme le rappelle la décla ration lue au congrès d’hier, il existe dans le pays une masse énorme de Français, une immense majorité à coup sûr, qui, épris éga lement de progrès et. de mesure, d’idéal et de sagesse, ne veulent « ni réaction ni révolu tion ». Et il semblerait aisé de matérialiser ces aspirations, La difficulté' commence quand il s’agit de savoir comment s’y prendre. Car ces Français raisonnables, qui incarnent le génie même de la. race, .s’ils .ont.le même désir de mesure et de progrès, donnent leur préférence à des groupes politiques divers, que séparent parfois des nuances assez marquées.. L’Al liance devra-t-elle les unir en un groupement plus vaste et plus général, en laissant aux groupes existants leur autonomie ? Devra-t-elle au contraire, se substituer à ces groupes ou former les cadres d’un parti nouveau ? Vieux débat qui se déroule à la fois sur le terrain parlementaire et sur le terrain'électoral. Débat au surplus quelque, pèu platonique à la veille des élections. Peut-être y aurait-il quelque avantage à ne pas grossir d’une unité le nombre déjà impo sant des groupes qui encadrent les hommes d’ordre. Il ne serait pas impossible certaine ment de concevoir l’Alliance comme un large cercle où refleurirait l’ancien et toujours nou veau libéralisme ■ de l’esprit M. Caillaux, na guère, disait du radicalisme qu’il est « un état d’esprit ». On pourrait le dire bien mieux encore du centre que représente parfaitement l’Alliance républicaine démocratique. Mais il conviendrait toutefois que ce large cercle libéral ne fût pas un simple salon. Nous vivons à une époque où la décision, la volonté, l’organisation .. sont, des forces . essentielles. L’originalité de l’Alliance consiste à n’être ni absolument un parti, — ce qui implique une délimitation trop rigide, — ni un terrain neutre trop mouvant et .trop froid. .Nous inclinerions vers un superparti assez fort pour avoir le pouvoir d’arbitrer souverainement, assez large pour être cependant le point de rencontre de toutes les bonnes volontés éparses, une arche d’alliance en somme, si l’on nous permet cette expression. ■ Mais laissons* de côté ces considérations quelque peu académiques. Nous sommes au surplus convaincus que les tendances se fon dront finalement en une seule qui permettra de matérialiser davantage les aspirations aux quelles ■ correspond l’Alliance républicaine dé mocratique. Ce qui importe pour le moment, et ce fut l’œuvre du congrès d’hier, est que l’union des républicains, « quelle que soit leur étiquette », comme l’indique le projet de résolution de M. Baréty, adopté à l’unanimité, s’établisse fortement au .second tour des élections pro chaines « contre les partis du désordre et con tre les doctrines collectivistes ». Le péril, est là, en effet. De nouveau, comme en 1924, le cartel radical-socialiste et socialiste s’est-, constitué". La- France peut' se trouver « menacée dans ses' forces vives ». Un « front unique et résolu » des bons citoyens doit ré pondre à cette coalition redoutable et «. l’heure n’est plus aux préférences de doctrines ou de personnes », ou plutôt il n’y a, plus qu’une doctrine qui compte, celle de 'faire bloc contre le socialisme. A cela, l’Alliance démocratique contribuera puissamment. Elle constitue le...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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