Extrait du journal

français) aurait confié qu’il "se rendait à la contre-manifestatioh de Clichy pour y tenir le rôle d’agent provocateur... Il résulte de tous ces faits et de tous ces dires que le gouvernement, qui semblait avoir agi correctement avant et pendant les tristes incidents de Clichy, cède depuis lors aux menaces des partis extrêmes de sa majorité. Il supprime les « libertés républicaines .» pour la sauvegarde desquelles il s’est constitué. Il reconnaît aux révolutionnaires seùls le droit de s’assembler — et .même, (comme hier soir, au Vélodrome d’Hiver, le droit de lui adresser des sommations, des accusations et des inju res. Il laisse se propager le mensonge, la calomnie, et se produire les effets d’une tactique grossière qui consiste, pour les coupables, à dénoncer les innocents. Il 'renonce* en somme, à gouverner; il laisse ouvertement se substi tuer à lui, gouvernement légal et responsable, l’illégal, l’irresponsable, Je confus « gouverne ment des masses ». Il est possible que le gouvernement de Front populaire gagne à ces abandons, à ces renon cements, d’être momentanément épargné par ses pires ennemis, lesquels, continuant de voter pour lui au, Parlement, s’acharnent, par leurs manœuvres sournoises ou par leurs violences, à lui rendre la tâche impossible. Il se peut que le gouvernement pense acquérir de ceux qui le courbent sous leurs intrigues la permission de prolonger son! existence, de franchir « le cap des vacances », comme on dit. Mais le gouvernement a un chef qui, sûre ment, ne se satisfait pas de ces mesquines victoires, qui sait qu’on ne saurait honorable ment gouverner par le moyen du mensonge ou en soutenant les menteurs contre les proclamateurs de la vérité. Nous n’en sommes plus à doser les habiletés, les ruses ; nous en sommes au moment où il fauj; ou se démettre ou se sou mettre aux devoirs qu’impose le salut du pays....